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Perspectives 2022 : « Un grand défi social à relever », selon Dr Rado Ratobisaona

Dr RadoRatobisaona, économiste en analyses quantitatives.

Dans un contexte économique difficile, Madagascar doit miser sur les accords bilatéraux pour faire face à la crise sanitaire mondiale et à ses impacts, selon le docteur économiste RadoRatobisaona. Interview exclusive.

 Certains pays ont pu profiter des crises successives pour transformer l’économie et amorcer une forte croissance. Cette éventualité est-elle envisageable pour un pays comme Madagascar ?

  1. Effectivement, la pandémie peut avoir un aspect positif du point de vue économique. Des opportunités peuvent se présenter. Il faut savoir les identifier et les saisir. En ce qui concerne Madagascar, c’est une occasion de transformer la structure de l’économie. Plus précisément le passage d’une économie de subsistance vers une économie de marché. Le processus est déjà en marche si l’on se réfère aux projets actuellement mis en œuvre, dans le cadre des 13 Velirano. Outre ces projets, il reste à renforcer les structures d’accueil de base permettant d’inciter la promotion industrielle, l’accès au foncier, la création d’emplois décents, l’autosuffisance alimentaire, la gestion durable des ressources, l’autonomisation, etc.Il faut souligner que la transformation structurelle de l’économie exige une stabilité politique. En outre, le succès de tels changements nécessite l’appropriation des divers projets par le peuple malagasy ou du moins par la majorité des bénéficiaires. Il appartient aux institutions publiques de mener des actions pour que le pays puisse avancer. Dans le contexte actuel, la solidarité est déterminante pour la réussite des objectifs économiques et sociaux. Nous devons agir en harmonie.
  2. Certains investissements annoncés par l’Etat sont très critiqués par l’opinion. Pouvez-vous apporter votre point de vue de technicien sur le sujet ?

RR.Cela est compréhensible. Les dirigeants ont certainement leurs objectifs, mais ceux-ci ne sont pas systématiquement compris par tous. Souvenez-vous de l’histoire de Moïse qui a conduit les Hébreux vers la terre promise. Les bourdonnements sont inévitables, peu importe le pays où l’on se trouve. Si l’on revient au cas de Madagascar, les investissements actuels émanent du choix de la politique publique du régime en place. Il est trop tôt pour juger de sa réussite ou non. De ce fait, ceux qui ne sont pas convaincus de ce choix peuvent toujours présenter une solution alternative. Cependant, celle-ci ne pourrait être appliquée que lorsque ces promoteurs soient élus à travers une élection démocratique.

  1. Mais personnellement, êtes-vous convaincu ?
  2. Etant un technicien, mon devoir est de contribuer au développement de ce pays, d’apporter la lumière sur les zones d’ombre et d’exposer les scénarios possibles pour s’en sortir. Les décisions appartiennent à ceux qui détiennent le pouvoir.
  3. Depuis plusieurs mois, l’économie malgache est frappée par une forte inflation qui a des impacts catastrophiques sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Que conseilleriez-vous à nos dirigeants pour faire face à cette crise ?
  4. Effectivement, la crise sanitaire a causé un désastre économique mondial. Madagascar n’est pas le seul à souffrir de cette instabilité. A cause de la Covid, de nombreuses filières d’activités ont cessé de produire. D’autres sont au ralenti et n’arrivent plus à satisfaire la demande. Dans les pays industrialisés, même les services de transport poids lourds sont en pénurie. Ce genre de distorsion se répercute sur les coûts et donc sur les prix du marché des biens et services. Pour Madagascar, la situation est très délicate. L’Etat doit assurer une très bonne coordination, pour que les activités économiques fonctionnent de manière optimale et pour que les consommateurs soient rassurés du fait que l’Administration publique œuvre pour la stabilisation des prix, surtout en ce qui concerne les produits de première nécessité. Nous savons que la grande partie de ces produits sont importés. Pour les biens et services stratégiques, Madagascar doit conclure des accords bilatéraux avec les pays qui présentent des avantages par rapport aux conditions des marchés internationaux. En se référant aux expériences des pays émergeants, tout cela ne pourrait jamais se faire, que sous la houlette d’un technicien de terrain qui connaît le mécanisme de l’économie et du commerce internationale.

Midi Madagasikara (MM).Après lesdeux années de difficultés socioéconomiques que Madagascar a vécu à cause de la crise sanitaire, qu’est-ce qui nous attend pour cette année 2022, selon vous ?

Dr RadoRatobisaona (RR). Madagascar a un grand défi à relever. Nous devons mettre en places des conditions sociales favorables pour faire face à la crise de la pandémie de Covid-19. La bonne exécution de la loi de finances initiale 2022 représente le plus important indicateur de performance, dans la réalisation de ce défi. Notre situation économique pour cette année dépendra de cette performance, surtout en matière de création d’emploi, de santé et sécurité publiques et de niveau de développement humain.

Recueillis par Antsa R.

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