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vendredi, juillet 4, 2025
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Perspectives Économiques en Afrique : D’importants risques de révision à la baisse de la croissance économique sont à craindre

Les impacts économiques du Covid-19 sont plus lourds que prévus, selon l’économiste de la BAD, Charles Lufumpa.

La pandémie de Covid-19 a inversé les prévisions de forte croissance présentées initialement dans le rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) intitulé « Perspectives économiques en Afrique 2020 ».

En effet, cela a provoqué des bouleversements importants sur les plans économique et sanitaire dans les pays africains dont Madagascar.  A titre d’illustration, la crise sanitaire et les mesures de confinement mises en place par les gouvernements pour limiter la propagation du Coronavirus ont eu de fortes répercussions sur leurs économies. Les restrictions sur les déplacements internationaux, la fermeture des écoles et des lieux de travail, l’annulation des événements publics, les restrictions sur les rassemblements ainsi que la fermeture des frontières nationales et des entreprises non essentielles, ont eu un impact sans précédent sur l’environnement économique, sanitaire et politique de l’Afrique.
Facteurs aggravants. Les conséquences directes et indirectes de cette pandémie ont ainsi inversé la forte trajectoire ascendante que suivaient encore de nombreux pays d’Afrique en 2019. « Pour tenir compte de l’impact de cette crise sanitaire sur l’environnement socio-économique du continent, il a fallu réévaluer sa situation économique et revoir nos projections de croissance et nos perspectives pour 2020 et 2021 », tient à souligner Charles Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président de la Gouvernance économique et de la gestion des connaissances au sein de la BAD. Et si les projections de reprise de la croissance économique sont de l’ordre de 3% en 2021, il a soulevé que d’importants risques de révision à la baisse sont à craindre. Cela pourrait résulter des facteurs externes et internes tel qu’un risque non négligeable d’une deuxième vague d’infections au Covid-19. En outre, les catastrophes naturelles comme l’invasion des criquets qui affecte lourdement les rendements et les moyens de subsistance des exploitants agricoles dans certains pays africains, la baisse des cours des matières premières, le poids considérable de la dette et le durcissement des conditions de financement au niveau international, constituent d’autres facteurs aggravants qui accroitront probablement les incertitudes quant aux perspectives de reprise économique en Afrique », a-t-il enchaîné.

Réformes structurelles. Or, l’actuelle pandémie de Covid-19 n’est certainement pas le dernier choc majeur auquel sera confronté le continent. « Il est ainsi nécessaire d’accélérer les réformes structurelles pour permettre aux pays d’Afrique d’établir des économies plus résilientes et de mieux se préparer à faire face aux crises futures », d’après toujours ses explications. Il s’agit notamment de l’augmentation de la productivité tout en éliminant les obstacles qui pèsent sur l’environnement des entreprises. « Les pays d’Afrique pourraient relancer leur base productive et accroître leurs niveaux d’industrialisation. Ces réformes destinées à renforcer la résilience nécessiteraient des investissements dans le capital humain pour constituer une main-d’œuvre possédant les compétences adéquates pour les secteurs à forte productivité ainsi que des investissements destinés à combler le déficit d’infrastructures, cela pour faire progresser le développement industriel de l’Afrique », a-t-il poursuivi.
Économies résilientes. Par ailleurs, différentes mesures sont proposées pour permettre à ces pays africains d’avoir des économies résilientes. On peut citer, entre autres, des mesures d’intervention en matière de santé publique pour contenir la propagation du virus ; des mesures de politique monétaire pour atténuer les effets de l’insuffisance de liquidités et les risques d’insolvabilité ; des mesures budgétaires pour limiter les impacts économiques de la pandémie sur les moyens de subsistance des populations et aider les entreprises. « De nouvelles réglementations sur le marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois  ainsi que des politiques structurelles devant aider les économies d’Afrique à se reconstruire et à améliorer leur résilience face aux crises futures, s’imposent également », a-t-il avancé. D’autres facteurs ont été entre temps soulevés pour parvenir à des économies africaines à croissance plus rapide et plus résilientes. Ce sont la formalisation du secteur de l’économie parallèle, la garantie d’une stabilité politique, de la bonne gouvernance et de la transparence, et des mécanismes de protection renforcés des droits de propriété.

Recueillis par Navalona R.

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