Sur le moyen terme, on s’attend à une dynamique plus forte des investissements, tant
public que privé. Le taux d’investissement pourrait ainsi atteindre 23,2% du PIB en 2023 et s’accélérer à 26,6% du PIB en 2024.
Selon le document de performance de la loi de finances rectificative 2021, les actions menées l’année dernière vont se poursuivre. Malgré la crise internationale causée par la pandémie et aggravée par la crise en Ukraine, Madagascar continue de mener les investissements pour le développement. « Le gouvernement malgache a accéléré les investissements dans les secteurs sociaux comme la santé, l’éducation, l’adduction d’eau… suite à la pandémie de Covid-19. Les efforts en ce sens devraient se poursuivre. L’évolution récente du contexte national (cyclones) et international (guerre en Ukraine) nécessite que les actions se concentrent également sur le renforcement de la résilience de Madagascar face au changement climatique, et sur la réduction de la dépendance aux importations par le développement du tissu productif national ».
Public privé
Les investissements prévus concernent aussi bien le secteur public que privé. « En 2022, l’investissement global devrait atteindre 21,2% du PIB, dont 9,5% du PIB
d’investissements publics (en hausse de 0,1 point par rapport aux prévisions de la LFI 2022) et 11,7% du PIB d’investissements privés. Dans un contexte international et national difficile, le gouvernement entend ainsi maintenir ses efforts d’investissement tout en veillant à remplir ses objectifs en matière de consolidation budgétaire. Par conséquent, les investissements dans les secteurs sociaux vont se poursuivre, comme la construction et la réhabilitation d’infrastructures de santé et d’éducation. En outre, un effort particulier sera réalisé pour les investissements tendant à l’objectif d’autosuffisance alimentaire. Enfin, l’adaptation et la résilience face au changement climatique et les catastrophes naturelles qu’il apporte concentreront une part significative des investissements ».
Produits miniers
Concernant les investissements privés, on s’attend à une accélération par rapport à l’année 2021 (+0,2 point du PIB). « L’envolée des cours mondiaux des produits miniers est une incitation pour le développement des exploitations de minerais stratégiques comme le graphite, composant essentiel des batteries des véhicules électriques. L’orientation politique du gouvernement en faveur de l’autosuffisance alimentaire ouvre également la porte aux investissements dans l’agribusiness et
l’agroalimentaire. Cependant, l’évolution du contexte international influe également sur les perspectives locales. L’incertitude née de la guerre en Ukraine et les conséquences qui en résultent (hausse des cours du pétrole et des matières premières), couplées aux effets persistants de la crise sanitaire (ex : tensions sur la logistique internationale) pourraient inciter les investisseurs à plus de prudence et
d’attentisme ».
Recueillis par R.Edmond