
La relance économique, l’équité et la bonne gouvernance en sont les fils conducteurs indiqués dans le Projet de loi de finances initiale (PLFI) 2026. Ce document représente un des instruments concrets de la Refondation
Remettre l’économie sur une trajectoire de croissance tout en corrigeant les déséquilibres sociaux et les fragilités de l’État. Telle est l’ambition évoquée dans le PLFI 2026, publié sur le site du MEF (Ministère de l’Economie et des Finances). Déposé le 31 octobre, le texte ouvre un cycle de débat parlementaire destiné à l’enrichir et à l’ajuster en séance plénière à l’Assemblée nationale. À noter que l’élaboration de ce document a débuté en mars 2025, dans une démarche qualifiée d’inclusive par les autorités. Selon le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison, le PLFI – à son état actuel – intègre déjà la vision de la Présidence de la Refondation de la République de Madagascar (PRRM) ainsi que les contributions de différentes parties prenantes, au premier rang desquelles le secteur privé, qui assure près de 75 % des recettes fiscales via les grandes entreprises. Cependant, des améliorations seront encore apportées, suivant les résolutions des débats parlementaires, ainsi que la politique économique qui sera élaborée durant les prochaines Assises nationales pour la relance économique.
Qualité de vie
Au cœur du projet, les priorités pour 2026 sont clairement affichées. Les services essentiels, notamment l’électricité et l’eau potable, bénéficient d’investissements renforcés. Les infrastructures à fort impact sur le PIB, en particulier les routes et les équipements structurants, sont également mises en avant. Dans le même temps, les dépenses d’éducation et les autres dépenses sociales sont préservées. La fonction publique, de son côté, devrait profiter d’une revalorisation salariale visant à soutenir le pouvoir d’achat des agents et à améliorer la qualité des services rendus à la population. En outre, le cap budgétaire repose sur une réduction progressive des charges courantes au profit des dépenses d’investissement.
Efficacité
En parallèle, le gouvernement insiste sur l’intégrité et l’efficacité de la dépense publique : l’Inspection générale de l’État (IGE) et la Cour des comptes sont appelées à renforcer les contrôles pour limiter le gaspillage. La reprise des partenariats avec l’Union européenne, la Banque mondiale et le FMI est également présentée comme un appui important à la trajectoire de redressement. Des Assises nationales de la relance sont annoncées afin de partager la stratégie avec l’ensemble des acteurs.
Incitatives
Sur le plan fiscal, la ligne se veut pro-productivité. Les avantages accordés sans contreparties seront progressivement revus et conditionnés à des critères de performance en termes de productivité, de volumes et d’emplois. L’exécutif vise une réduction des dépenses fiscales d’environ 290 milliards d’ariary, tandis que la lutte contre la fraude et la digitalisation harmonisée des administrations fiscale et douanière doivent sécuriser les recettes. L’IRSA est confirmé comme impôt progressif, avec un taux marginal de 25 % appliqué aux revenus supérieurs à 4 millions d’ariary. Les projections économiques traduisent ces choix budgétaires. Le taux de croissance pour 2026 est estimé à 4,8 %, contre 4,6 % attendus cette année. Le secteur primaire afficherait une progression de 6,4 %, portée principalement par l’agriculture (+7,4 %). Le secteur secondaire, en récession depuis deux ans et attendu à –0,7 % en 2025, devrait rebondir à 3,3 %, grâce notamment à l’amélioration de l’approvisionnement en eau, en électricité et en matériaux de construction. Enfin, le secteur tertiaire progresserait de 6,1 %, tiré par le bâtiment et les travaux publics ainsi que par le tourisme. Autant de signaux qui placent le PLFI 2026 comme un outil stratégique pour une relance plus équitable et mieux gouvernée.
Antsa R.





