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vendredi, juin 13, 2025
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Perte de repère

Le projet de loi organique sur la Décentralisation qui prévoit le découpage en six communes urbaines d’Antananarivo-Renivohitra n’a pas été voté mais retiré hier par le gouvernement. Le retrait était prévisible devant les discussions en défaveur du projet au sein de l’Hémicycle. Il valait mieux pour le gouvernement ce retrait que d’essuyer un échec. Le débat sur la décentralisation est loin d’être clos. Le découpage de certaines régions, ainsi que les statuts particuliers des îles comme Nosy-Be et Sainte-Marie ne sont pas encore résolus.  Le projet de décentralisation gagnerait à mûrir  davantage avant son examen  par l’Assemblée nationale.  Pour l’heure, le veto ne fait aucun doute à cause des réticences manifestées.

Perte de repère

                 C’est en fait l’ambiance politique qui tend à devenir de plus en plus malsaine. Le constat fait par les forces de l’ordre sur des indices de déstabilisation n’est pas fortuit.  L’insécurité grandissante touche non seulement la capitale mais aussi les régions. Les soupçons de manipulation d’une telle situation se portent sur des politiciens qui ont perdu leur fauteuil et qui souhaitent  revenir au plus vite au pouvoir.  Face à cette ambiance politique délétère, le gouvernement  d’union donne l’impression d’être timoré. La solidarité politique ne ferait-elle pas défaut à son niveau ? Chaque ministre n’agit que pour le compte de son département et de son obédience politique.  En tout cas, le gouvernement n’agit pas en rang serré de ses membres  pour faire face aux attaques contre l’un  ou plusieurs d’entre eux.  Les rumeurs qui circulent aujourd’hui  font état de la nécessité d’un remaniement du gouvernement, faute de résultats  significatifs visibles d’une part et de mauvaise gouvernance d’autre part.  Le public est perdu dans ses repères.  Il attend une réconciliation nationale effective, mais s’étonne que les engagements au plus haut niveau de l’Etat soient démentis par des autorités subalternes sur le retour des exilés politiques dont Marc Ravalomanana. Il ne sait plus sur quel pied danser. La communauté internationale est favorable à l’évolution de la situation à Madagascar dans la mesure où les élections se sont bien passées. Le pays est revenu à l’ordre constitutionnel. Mais la classe politique ne semble pas suffisamment consciente de la place et du rôle qui sont les siens pour asseoir  la stabilité nécessaire au développement du pays.  Les velléités de déstabilisation des adversaires du régime ne prédisent rien de bon alors que le président de la République espère un  soutien manifeste en prenant la tête de la réconciliation nationale et en envisageant l’application intégrale de la Feuille de route de sortie de crise évoquée au dernier sommet de la Sadc.

Zo Rakotoseheno

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