
Le conseiller spécial de la maire d’Antananarivo Marc Ravalomanana évite de verser dans une escalade verbale avec le premier ministre en proposant des solutions concrètes et efficaces pour endiguer l’expansion de cette épidémie.
Deux réunions se sont tenues parallèlement et simultanément hier dans la Capitale. L’une au Palais de Mahazoarivo où le premier ministre a dirigé le Conseil du gouvernement hebdomadaire et l’autre à Faravohitra où le conseiller spécial de la maire d’Antananarivo Marc Ravalomanana a réuni autour de lui les députés de son parti. Mais, que ce soit à Mahazoarivo ou à Faravohitra, l’épidémie de peste dans la Capitale figurait parmi les sujets débattus. Avant-hier et face à l’expansion de cette maladie, le premier ministre a rejeté la responsabilité sur le dos de la maire d’Antananarivo. Lors du Conseil du gouvernement d’hier, alors que Lalao Ravalomanana n’a pas encore fait de « déclaration politique » sur cette affaire purement sociale, le chef du gouvernement a reconnu que « ce sujet commence à basculer sur le terrain politique ». « Il (Mahafaly Solonandrasana Olivier) a fait savoir que tous les membres du Gouvernement ont respectivement leur part de responsabilité et de contribution pour mettre un cran d’arrêt définitif, et dans les plus brefs délais, à ce fléau. Par ailleurs, il (PM) a réitéré de plus fort que les maires, notamment ceux d’Antananarivo Ville et de Toamasina, ont leur part de responsabilité par rapport à cette épidémie. », souligne le communiqué du Conseil du gouvernement d’hier.
Privée de ses moyens financiers et juridiques. Interrogé à Faravohitra par les journalistes, le conseiller spécial Marc Ravalomanana n’a pas déclaré que la maire Lalao Ravalomanana n’a pas sa part de responsabilité dans cette affaire. Par contre, il a précisé qu’étant privée de ses moyens financiers et juridiques, la commune urbaine d’Antananarivo ne peut pas tout faire pour freiner l’expansion de l’épidémie. « Non seulement, Antananarivo ne bénéficie pas des subventions ordinaires et spéciales comme les autres communes urbaines et rurales, alors qu’il est la Capitale de Madagascar, mais aussi la CUA n’a aucune autorité sur le SAMVA. C’est un Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo alors qu’il est rattaché au ministère de l’Eau, de l’Assainissement, de l’Energie et des Hydrocarbures. La maire d’Antananarivo n’a donc pas son mot à dire sur le ramassage des ordures dans sa circonscription. Et encore, si la lutte contre la peste doit être menée au niveau des « Fokontany », la maire de la ville n’a pas non plus aucune autorité sur les chefs de « Fokontany ». Elle ne peut pas donner des ordres et des consignes à ces chefs de « Fokontany » qui sont placés sous l’autorité des chefs de districts et du préfet de police d’Antananarivo. », a déploré Marc Ravalomanana hier à Faravohitra.
Deux options. Pour mettre fin donc à une gestion de crise sur fond de récupération politique et notamment pour que les Tananariviens ne soient pas victimes d’un règlement politique entre le régime HVM et le TIM, le conseiller spécial de la maire d’Antananarivo a proposé deux options : « Soit le premier ministre et la maire Lalao Ravalomanana se concertent en vue de mener de manière efficace des actions communes, au lieu de « samy mandeha, samy mitady ». Le gouvernement central et le gouvernement local doivent toujours collaborer. Soit rattacher le SAMVA à la commune urbaine d’Antananarivo. Et tout cela dans l’intérêt supérieur de la population de la Capitale. » Quant à cette seconde option, Marc Ravalomanana a fait savoir hier que la CUA sera bientôt dotée, grâce à un partenariat qu’elle a tissé en Allemagne, de 50 camions et de 250 bacs à ordures. Bref, le temps n’est plus à la tergiversation face à l’expansion rapide de l’épidémie de peste dans la Capitale qui est actuellement classée « zone rouge ».
R. Eugène