Madagascar occupe la seconde place après la République Démocratique du Congo et avant la Zambie. Il ne s’agit pas du classement de la FIFA, mais celui plutôt lugubre établi par un chercheur américain concernant les pays les plus touchés par la résurgence de la peste.
Peste alors !
L’OMS la considère comme une maladie ré-émergente dans le monde. Y compris dans la Grande Ile où sa résurgence dans la région de Moramanga nourrit de nouveau l’imaginaire collectif qui l’assimile à un fléau, même si la maladie – toujours aussi dangereuse et contagieuse – ne décime plus les populations tel que c’était le cas à l’époque médiévale. Elle était d’ailleurs qualifiée de « maladie du Moyen Age » et touchait avant tout (le monde) les gueux et les indigents. Aujourd’hui, elle reste et demeure « la maladie des pauvres ». Elle décime ces derniers sans pour autant réduire la pauvreté. Avec son lot d’insalubrité et de manque d’hygiène, un terrain fertile pour la bactérie de la peste transmise par les rats – et leurs puces – qui envahissent les bidonvilles et les montagnes d’ordures. La promiscuité favorise également la maladie qui se transmet par un contact proche avec une personne ou un animal infecté. Se pose alors la question de la surveillance sanitaire des proches des victimes de la peste à Moramanga où l’automédication à forte dose de Cotrim, en quelque sorte l’antibiotique des pauvres, n’a pas visiblement diminué le taux de létalité puisque le nombre des morts a encore augmenté. Ce qui risque de réveiller à tort ou à raison, au sein de la société l’instinct de préservation ou le réflexe quasi-naturel de mettre de fait en quarantaine, les proches des malades et/ou des victimes qui seraient alors à éviter comme la …peste. Une maladie qui réapparaît chaque année sur le territoire, quoiqu’elle soit en avance cette fois-ci car habituellement, sa réémergence intervient pendant la saison des pluies. De toute façon, même des pays avancés comme les Etats-Unis n’ont pas réussi à éradiquer totalement la peste.
R. O