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mardi, juin 17, 2025
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Peste, dahalo, montée des eaux, délestage : Tanà menacée par mille dangers

Délestage, peste, insalubrité, ordures, « dahalo », routes délabrées, embouteillages… Tanà vit sous un ciel peu flatteur. En ce début du mois de décembre, avant l’heure des grands bilans, la ville d’Antananarivo sombre un peu plus chaque jour dans le chaos. Sous les yeux impuissants de la population, et la léthargie des autorités.

Début de soirée et black out. Dans plusieurs quartiers de la capitale, le courant se coupe, c’est l’heure du délestage. Et c’est parti pour quelques heures. Les bougies sortent des tiroirs, et la famille se réunit dans une seule pièce, en attendant que la lumière soit de nouveau. Dans la rue, ce n’est guère meilleur. Le délestage, c’est le noir complet, si ce n’est déjà pas le cas dans les ruelles, puisque les potos de la Jirama sont rarement allumés. Les habitants des quartiers avancent ainsi dans l’obscurité, faisant appel à leur mémoire pour ne pas tomber dans les dalles ouvertes, et pour éviter les détritus. Mais marcher dans une ruelle sombre, c’est surtout risquer sa sécurité. Car dès le début de soirée, même vers les coups de 17h30, les bandits commencent à aiguiser leurs armes. Ils se tiennent prêts, dans un coin, à voler tout ce qu’ils peuvent. Et gare à ceux qui osent encore s’y aventurer. Aujourd’hui, pour un portable, on peut être poignardé dans le dos, pour quelques sous, on peut perdre sa vie. D’ailleurs, le délestage ajouté aux fortes pluies dans la soirée, ce sont les conditions réunies pour un braquage ou pour un cambriolage bien fait. L’insécurité, c’est en ville, chez soi et partout, à tout moment. Normal donc si, à l’annonce du transit des « dahalo » à Tanà, les habitants de la capitale appréhendent, et s’attendent à peu près à tout. Insécurité dans la ville, insécurité sur les routes nationales… on ne dort vraiment plus sur ses deux oreilles.

Peste. En cette veille des fêtes de Noël et de fin d’année, la ville change petit à petit son visage. En bien dans les centres commerciaux et les endroits privés, mais en mal dans la ville. En cette période, les ordures à Tanà triplent, voire plus. Les épluchures de fruits jonchent les rues, et inondent la ville. Un peu comme l’eau insalubre à cause de la montée des eaux après les averses, qui emmènent dans leurs sillages des ordures un peu partout. De quoi attirer les rats qui en font plusieurs bouchées. Les rats, ceux dont on a peur en ce moment, puisqu’un décès a encore été recensé à Amparafaravola. Après que le cas d’Ankasina ait été isolé. La peste reste l’actualité la plus marquante en ce moment, puisque les conséquences vont au-delà du territoire malgache. Dans certains quartiers, comme à Isotry, les ordures débordent à la fois dans le fleuve mais aussi sur la chaussée, sur le pont de Bekiraro. A deux pas des vendeurs de fruits et légumes du quartier qui choisissent ce pont pour étaler leurs produits. Toujours sur cet axe, les conséquences des pluies incessantes et du très mauvais état des rues font des embouteillages. Il faut rouler au pas, et raser les immenses trous marqués par les rails. Un endroit stratégique pour les bandits d’ailleurs, qui attendent tout simplement de cambrioler les voitures.

A voir ce tableau peu fameux du quotidien de la capitale, l’on se demande encore si les autorités prennent leur responsabilité ou pas. Réunion par ci, fonds obtenus par là, mais pas grand-chose dans l’amélioration des conditions de vie de la population. L’on attend toujours des promesses faites et refaites !!! Pour combien de temps ?!

Anjara Rasoanaivo

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