Selon le dernier bulletin sur la situation épidémiologique émis par le ministère de la Santé publique, 52 cas de peste ont été confirmés du 1er août au 3 décembre 2018.
En 18 semaines, 52 cas de peste toutes formes confondues ont été confirmés. Parmi eux, 41 cas de peste bubonique dont l’issue a été fatale pour sept victimes, si les 34 autres ont survécu après avoir été prises en charge auprès des structures sanitaires. Rappelons que 13 districts sont, à ce jour, concernés par la peste, à savoir Tsiroanomandidy, Befotaka, Manandriana, Ambalavao, Ambatofinandrahana, Miarinarivo, Midongy du sud, Anjozorobe, Ankazobe, Moramanga, Ambositra, Betafo et Faratsiho. Le bilan est beaucoup plus lourd pour les cas de peste pulmonaire : sur les 11 cas confirmés – dont cinq localisés à Tsiroanomandidy- dix se sont soldés par la mort des victimes. Ainsi, au total, 17 décès de la peste ont été enregistrés.
Rapidité. Il faut savoir que la peste pulmonaire peut tuer en quelques heures en l’absence d’une prise en charge immédiate. Un malade qui développe les premiers symptômes dans la nuit peut ne pas survivre jusqu’au matin. Cependant, la peste pulmonaire n’aboutit pas forcément au décès, si le sujet atteint est aussitôt pris en charge. A titre de preuve, l’unique survivant parmi les 11 cas de peste pulmonaire. Généralement, s’agissant des deux formes de la peste, c’est le retard dans la décision de rejoindre les centres hospitaliers ou les centres de santé, ou alors l’éloignement, qui sont à l’origine du retard dans la prise en charge des patients atteints de la maladie. Retard difficile à rattraper et qui évolue souvent vers le décès.
Encore épargnée. A ce jour, aucun cas n’a été rapporté, ni confirmé à Antananarivo. Il n’en demeure pas moins que la crainte de la survenue de la peste dans la capitale commence à gagner les Tananariviens, en raison du problème de l’enlèvement des ordures qui a persisté pendant plusieurs mois. Ces derniers jours, une amélioration a été observée dans certains quartiers mais l’effort gagnerait à être intensifié. Certains sites tels les grands marchés connaissent, toutefois, quelques retards dans l’enlèvement des ordures. De ce fait, les déchets continuent à s’y amonceler, le temps que camions et éboueurs viennent à la rescousse. Le renforcement des réglementations sur les horaires de sortie des poubelles vers les bacs publics (de 17h à 20h) a permis d’éviter l’amoncellement des déchets durant la journée. Les effets du soleil et de la pluie sur les montagnes d’ordures sont à l’origine de la prolifération des microbes en tous genres, et facilitent le développement des maladies, dont la peste tant redoutée par la population. En cas de situation suspecte, le ministère de la Santé incite le public à approcher aussitôt les formations sanitaires ou à appeler le numéro vert (gratuit) 910.
Hanitra R.