L’existence de la peste est une réalité à laquelle on ne peut plus échapper. Les statistiques données par le BNGRC montrent la gravité de la situation, mais elles semblaient jusqu’à présent pour de nombreux Malgaches plutôt abstraites. Aujourd’hui, cependant, l’inquiétude est palpable dans tous les milieux, car la maladie n’épargne personne. La lutte contre ce fléau sera longue et nécessitera beaucoup de moyens.
Peste : une réalité à laquelle Il faut se confronter
Pour les journalistes, rendre compte de la propagation de la peste fait partie du travail habituel d’information du public. Ils l’ont fait avec la distanciation habituelle, décrivant la réalité. Les efforts déployés par les autorités sanitaires n’ont pas réussi à circonscrire la maladie et le bilan énoncé par le BNGRC, chargé de communiquer les statistiques officielles, n’a cessé de s’alourdir. Ces chiffres paraissaient jusqu’à présent bien abstraits. Mais aujourd’hui, ils revêtent toute leur signification quand on voit ses collègues ou ses amis contaminés et envoyés dans les centres spécialisés. Le milieu de la presse est lui aussi aujourd’hui touché comme toutes les autres couches de la société. Dans chaque rédaction, l’alerte a été donnée et les mesures ont été prises pour préserver les journalistes. Certains confrères ont reçu un traitement et leurs camarades ont reçu des médicaments par mesure de précaution. Plus que jamais, il est nécessaire d’appliquer les mesures de prévention. Dorénavant, il ne faut faire preuve d’aucune négligence. Les autorités sanitaires veulent cependant stopper toute réaction de panique. Les symptômes de la maladie ont évolué et elles demandent à tous ceux qui ressentent des malaises de ne pas s’alarmer et de les approcher. Des équipes médicales viennent même sur les lieux de travail lorsque des cas de peste ont été signalés. On vit la réalité de l’épidémie d’une toute autre manière quand on se sent concerné. La peste est bel et bien là et on ne peut pas se cacher derrière des statistiques pour en parler. Il faut donc éduquer tout le monde et pousser l’Etat à renforcer encore plus les efforts pour éradiquer ce fléau.
Patrice RABE