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jeudi, juillet 10, 2025
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Petite enfance : 1.300.000 enfants malgaches privés d’éducation préscolaire

L’éducation préscolaire bénéficie de seulement 6% du budget de l’éducation nationale à Madagascar.  Photo UNICEF.

Près de 60% des enfants malgaches en âge préscolaire, soit 1,3 million d’enfants de la tranche d’âge de trois à cinq ans, ne sont pas inscrits dans l’éducation préscolaire public ou privé.

175 millions à l’échelle mondiale et 1,3 million dans la Grande île. Ces chiffres renvoient au nombre d’enfants en âge préscolaire non-inscrits dans l’éducation préscolaire, selon le tout premier rapport de l’UNICEF sur l’éducation préscolaire intitulé « Un monde prêt à apprendre : Accorder la priorité à une éducation préscolaire de qualité ». L’éducation préscolaire représente pourtant une étape importante du développement de l’enfant, comme l’a réitéré le représentant de l’UNICEF à Madagascar, Michel Saint-Lot : « L’éducation préscolaire pose les bases de l’éducation de nos enfants et joue ensuite un rôle déterminant à chaque étape de leur scolarisation. Pourtant, trop d’enfants dans le monde en sont privés. Cette situation les expose à un risque accru de redoublement ou de décrochage scolaire et les condamne à vivre dans l’ombre de leurs pairs mieux lotis ». Ce rapport de l’UNICEF indique, en effet, que les enfants qui suivent au moins une année d’éducation préscolaire ont plus de chances de développer les compétences essentielles dont ils ont besoin pour réussir à l’école, et sont moins susceptibles de redoubler ou d’abandonner l’école.

Expansion. UNICEF Madagascar soutient le développement du cycle préscolaire depuis plus que dix ans, période au cours de laquelle l’éducation préscolaire a fortement évolué à Madagascar. Une expansion qui s’explique par l’augmentation de l’offre publique et des centres d’activité préscolaire publics et communautaires dont le nombre passe de 195 en 2006-2007 à plus de 15.000 en 2017-2018. C’est ainsi que le taux de préscolarisation des enfants de trois à cinq ans dans le public est passé de 7,5% en 2004-2005 à 30% en 2017-2018, avec des indices de parité légèrement en faveur des filles, indique l’UNICEF. Une forte disparité entre les régions est cependant, observée, comme dans la région Amoron’i Mania où 30% des enfants âgés de trois à cinq ans sont inscrits en préscolaire, contre seulement 3% dans la région SAVA. Une situation synonyme d’important déficit pour la région à faible pourcentage, dans la mesure où les enfants inscrits en préscolaire ont au moins deux fois plus de chances de savoir lire, écrire et compter plus tôt que les enfants qui n’ont pas bénéficié d’un apprentissage préscolaire. Et il a été clairement établi que dans les pays où davantage d’enfants suivent des programmes d’éducation préscolaire, un nombre nettement plus élevé d’enfants termine l’enseignement primaire et acquiert les compétences minimales requises en lecture et en mathématiques avant la fin du primaire.

Les pays qui comptent un grand nombre d’enfants non-inscrits dans l’éducation préscolaire, passent ainsi à côté d’une occasion cruciale d’investir dans le capital humain et risquent de créer très tôt de profondes inégalités, selon toujours le rapport. Dans les pays à faible revenu, seul un jeune enfant sur cinq est inscrit dans un établissement d’enseignement préscolaire. Il est en outre indiqué que, le revenu des ménages, le niveau d’éducation des mères et la situation géographique, jouent un rôle déterminant dans la participation à l’éducation préscolaire à travers le monde. La pauvreté reste toutefois le facteur le plus décisif. Dans 64 pays, les enfants les plus démunis ont sept fois moins de chances de participer à des programmes d’éducation préscolaire que les enfants issus des familles les plus aisées.

Budgets et investissements. Le manque d’investissement dans l’éducation préscolaire n’est pas sans conséquences sur la qualité des services dans ce secteur. En 2017, en moyenne, seuls 6,6 % des budgets nationaux consacrés à l’éducation dans le monde étaient affectés à l’éducation préscolaire. Un chiffre se rapprochant de la situation à Madagascar où 6 % du budget de l’éducation nationale sont alloués à l’enseignement préscolaire. C’est toutefois, trois fois plus élevé que la moyenne au niveau régional. Cependant, le pays manque d’éducateurs formés. Pour rappel, l’UNICEF Madagascar a contribué à la formation de près d’un éducateur sur trois dans les régions Anosy, Androy, Atsimo-Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Boeny et Analanjirofo, soit 17 % de tous les éducateurs que compte le pays. Parmi le reste, très peu ont bénéficié d’une formation pédagogique. A l’échelle mondiale, les pays à revenu faible et intermédiaire recensent plus de 60 % d’enfants d’âge préscolaire avec cependant, à peine 32 % d’éducateurs  préscolaire. De ce fait, seulement 422.000 éducateurs en préscolaire sont actuellement en poste dans ces pays à faible revenu. Sachant qu’il faudrait, dans l’idéal, un éducateur pour 20 élèves – Madagascar dispose, en moyenne, d’un éducateur pour 23 élèves dans les centres préscolaires publics et privés – le monde aura besoin de 9,3 millions d’éducateurs supplémentaires en préscolaire pour atteindre les cibles mondiales en matière d’éducation préscolaire d’ici à 2030. Pour y parvenir, il est nécessaire d’affecter au moins 10% du budget de l’éducation nationale au développement de l’éducation préscolaire, indique l’UNICEF, qui exhorte par la même occasion à investir dans la formation des éducateurs, l’établissement de normes de qualité et la mise en place d’un accès plus large et plus équitable.

Recueillis par Hanitra R.

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