
Madagascar est confronté à des réalités préoccupantes en matière de droits de l’enfant.
Une lettre ouverte, signée par plusieurs défenseurs des droits de l’enfant à l’échelle continentale, appelle les dirigeants africains à réorienter leurs politiques budgétaires vers un soutien accru à la petite enfance. Pour les signataires de ce document, qui a été publié dans le cadre de la Journée de l’Enfant Africain, cela constitue le fondement même du développement humain et économique. Pour le pays, bien que le budget national soit globalement absorbé par les secteurs sociaux, « la couverture et l’efficacité de ces dépenses pour les enfants de zéro à cinq restent très limitées. »
Défis
La lettre d’interpellation touche également Madagascar dont le sous-investissement chronique en faveur des enfants de moins de cinq ans constitue une double perte : éthique et économique. Pour un pays qui ambitionne (a fait des discours surtout) de bâtir un capital humain, solide socle de son émergence, des efforts considérables doivent être entrepris. Ce, dans la mesure où les enfants de moins de cinq ans bénéficient d’une infime part des investissements publics. Les données disponibles avancent, en effet, que le budget consacré à la nutrition (secteur clé pour les premières années de la vie) est de moins de 1,5% du budget national (2017). Par ailleurs, les dépenses de santé oscillent autour de 6%, ce qui est loin des 15% recommandés par la Déclaration d’Abuja. Repenser ces investissements est un passage obligé pour Madagascar s’il veut réellement profiter de son potentiel démographique et par conséquent améliorer les conditions de vie ainsi que le développement des enfants.
José Belalahy