Le sud de Madagascar figure parmi les bénéficiaires d’un sous-programme global financé à hauteur de 4 millions USD, qui vise la durabilité de la pêche artisanale.
Le lancement officiel s’est tenu hier. Le projet s’intitule « mise en œuvre des Directives volontaires pour la petite pêche pour des systèmes alimentaires et des moyens d’existence équitables au genre et résilients au climat » et sera mis en œuvre par le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue en collaboration avec la FAO. D’après les informations, le sous-programme est mis en œuvre au niveau de plusieurs pays d’Afrique (Ghana, Namibie, Madagascar, Malawi, Sierra Leone, Tanzanie, Ouganda) et d’Asie (Philippines, Indonésie, Timor Leste, etc.). « L’initiative vise la réduction de la pauvreté et une amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition grâce à des moyens de subsistance et des systèmes de pêche à petite échelle sensibles au genre et à la résilience climatique. Les pays doivent adopter des politiques et des pratiques de soutien dans les chaînes de valeur de la pêche à petite échelle et des moyens de subsistance plus durables, inclusives et résilientes au changement climatique, et ainsi contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition », a indiqué la FAO dans son communiqué.
Appui sur toute la chaîne. Dans les pays en développement, la plus grande partie des captures en eaux marines sont produites par le sous-secteur de la pêche à petite échelle, dont 90 à 95% sont destinées à la consommation humaine locale. Selon la FAO, ce secteur emploie plus de 90% des pêcheurs de capture mondiaux et des travailleurs de la pêche, dont environ la moitié sont des femmes souvent actives dans le secteur post-récolte. A Madagascar, ce taux est de 60%, mais demeure important. En effet, le projet lancé hier prend en compte toutes les activités sur la chaîne de valeur, depuis la pré-récolte, à la récolte, jusqu’à la post-récolte. Pour ses promoteurs, ce projet peut contribuer à l’éradication de la pauvreté, au développement équitable et à la promotion des moyens de subsistance et de systèmes alimentaires durables et résilients.
Fort potentiel. Pour Madagascar, le secteur de la petite pêche contribue de manière significative à l’économie nationale, avec une contribution au produit intérieur brut (PIB) estimée à 6%, et une génération d’environ 170 000 emplois directs. A noter que Madagascar a élaboré un cadre de politique bleue qui comprend la pêche. « L’un des objectifs est de « professionnaliser » le secteur de la pêche pour assurer sa contribution à l’économie et à la sécurité alimentaire nationale et régionale », a soutenu le ministre de tutelle, Paubert Mahatante. Avec la richesse diversifiée de la Grande-île, ce secteur d’activité est en plein essor, favorisant le développement et la renaissance de l’économie malgache. A noter que les femmes jouent un rôle important dans la transformation et la vente de poissons, outre leur contribution importante à la pêche elle-même, mais elles sont rarement impliquées dans la prise de décision autour de la gestion de la pêche. Selon le représentant de la FAO, Charles Boliko, il est crucial de reconnaître le rôle des femmes, puis de tailler ultérieurement et de défendre les possibilités de leadership, afin de réaliser le potentiel des pêcheries à petite échelle et de les gérer de manière plus durable.
Antsa R.