
Une commercialisation d’une quantité entre 6 000 et 10 000 barils par jour est prévue d’ici trois à quatre ans.
« Je suis impressionné des réalisations effectuées par Madagascar Oil S.A concernant l’exploitation d’huile lourde dans le bloc de Tsimiroro. Notre compagnie est d’ailleurs le pionnier et le leader dans le secteur pétrolier en amont à Madagascar. Je suis confiant que la mise en œuvre de ce projet sera rentable et contribuera au développement économique du pays ». Le nouveau Chief Executive Officer de la compagnie, en la personne de Robert Estill, l’a exprimé hier lors d’une conférence de presse à son siège à l’immeuble « Trano Fitaratra » à Ankorondrano. Il y a été évoqué que la compagnie dispose actuellement d’un stock de pétrole lourd d’une quantité de 90 000 barils. Jouissant de 30 ans d’expériences en leadership dans le domaine de l’exploration jusqu’à l’exploitation pétrolière dans des grandes firmes internationales, ce diplômé en ingénierie pétrolière a également dirigé des opérations d’injection de vapeur à Duri en Indonésie.
Compatibilité. En attendant l’approbation de son plan de développement par l’Etat, un décret exceptionnel a été publié depuis l’an dernier pour permettre à la compagnie d’effectuer une vente-test de sa production à la Jirama, en particulier, et à d’autres industries utilisant des générateurs, en général. « Des études techniques et des vérifications ont été déjà faites pour la mise en compatibilité du fuel lourd de Tsimiroro avec les générateurs de la Jirama. Aucun problème n’a été détecté. Malheureusement, l’état de ces générateurs de la Jirama dans la centrale de Mandroseza ne permet pas pour l’heure de procéder au test avec le pétrole lourd. On attend ainsi leur réparation qui devrait être faite d’ici trois mois. L’installation d’un système de pré-chauffage à l’entrée de la machine s’avère également nécessaire », a souligné Emma Ralijaona, le directeur général adjoint de Madagascar Oil S.A. Notons que les générateurs de la compagnie installés dans le site de Tsimiroro pour mettre en œuvre le système d’injection de vapeur, fonctionnent actuellement à 100% avec l’huile lourde produite localement, si auparavant c’était encore mélangé avec du gas oil.
Opportunité. Parlant de la chute du cours mondial du baril de pétrole, le nouveau CEO de Madagascar Oil S.A tient à préciser que cela constitue au contraire une opportunité pour la compagnie qui est encore en phase de développement de ses activités et de production. En effet, « tous les coûts de services liés à notre exploitation pétrolière sont maintenant réduits. D’autant plus, l’exploitation du gisement de Tsimiroro estimé à 1,7 milliards de barils, est un projet étalé à long terme. Nos préoccupations sont de savoir comment évoluer ce cours de baril de pétrole sur le marché international au moment de la période de commercialisation d’huile lourde, et maintenir le projet avec un coût d’investissement réduit au fil des ans », a raconté Robert Estill. D’ici 3 à 4 ans, la compagnie prévoit une vente de l’ordre de 6 000 à 10 000 barils/jour étant donné que le tiers de sa production est destiné à faire tourner ses générateurs à Tsimiroro.
Qualité pure. Et en revenant sur la vente locale, « il est toujours opportun pour Madagascar d’exploiter l’huile lourde produite localement au lieu d’en importer. Ce qui permettra d’améliorer la balance commerciale du pays. En outre, la qualité du fuel lourd de Tsimiroro est pure avec un taux de souffre très faible. Son utilisation n’émet pas ainsi de gaz nocif pour l’environnement. Techniquement, les utilisateurs n’ont plus besoin de faire une maintenance systématique de leurs machines car cela ne produit pas autant de cendres. Et Madagascar doit être fier d’avoir son propre pétrole lourd », a évoqué Stewart Ahmed, le directeur général de Madagascar Oil S.A. Et comparée à l’exploitation de pétrole lourd à Duri en Indonésie, « celle de Tsimiroro est plus facile à réaliser même si de nombreuses infrastructures doivent être encore créées. En plus, le climat des affaires à Madagascar est favorable à l’attrait des investissements. A preuve, nos collaborations avec l’Etat, l’OMNIS et l’ONE sont au beau fixe surtout dans le cadre du processus d’approbation de notre plan de développement », a conclu Robert Estill, le nouveau CEO de la compagnie.
Navalona R.