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jeudi, décembre 19, 2024
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Phénomène « squatters »

Que de conflits fonciers ! Il est malheureux et triste de voir qu’à la suite d’une opération de destruction de leurs maisons par un bulldozer, en l’espace d’un instant plusieurs familles se retrouvent sans-abri. Pourquoi ces propriétaires n’ont-ils aucune pitié, s’interroge-t-on au niveau du public ? Pour le cas d’Ankadimbahoaka qui défraie la chronique, il se trouve que ceux-ci ne sont pas des Malgaches. Ils reçoivent donc sans ménagement toutes les foudres du monde dans cette affaire foncière dont on méconnaît les tenants et les aboutissants. Le public a condamné, en fait, la rapidité et la brutalité de l’opération bulldozer retransmise sur les chaînes de TV. Une opération qui n’a donné aucune chance aux habitants concernés des lieux d’évacuer leurs biens. Il en résulte un grand problème de conscience. Pourquoi des Malgaches ont-ils droit à un tel traitement qualifié inhumain dans leur pays ? L’affaire fait couler beaucoup d’encre et alimente les conversations. Il n’est pas concevable et normal dans la tête du commun des mortels que dans un pays souverain, des nationaux ne soient pas mieux défendus que les étrangers. Voilà pour les apparences !

 Phénomène « squatters »

 Le problème n’est pas nouveau. Les conflits fonciers forment la majorité des dossiers au tribunal. Et pour cause, les lois sur le foncier laissent planer beaucoup d’ambiguïté. Jusqu’à présent, que valent donc les petits papiers, autres que les titres fonciers, délivrés çà et là, par des collectivités, présidents de fokontany et autres, justifiant la possession d’un terrain. Des petits papiers qui n’ont de raison d’être que pour profiter de la naïveté et de l’ignorance des administrés pour s’enrichir. Que de cas de conflits ! Mais le plus souvent, dans la capitale, c’est le phénomène «squatters» que l’on rencontre. Un phénomène né de la gabegie et du laxisme. Dès qu’il y a un terrain dégagé quelque part, des gens sans vergogne se précipitent dessus pour installer qui, une maisonnette en bois ou en cartons, qui une petite activité marchande genre gargote, ou encore qui une délimitation par des clôtures. Ces gens-là se moquent de savoir qui est le propriétaire de ce terrain nu ? Qui dit propriétaire, dit pourtant titulaire d’un titre de propriété en bonne et due forme. Comme tout bon squatter, ils feignent d’ignorer que le terrain est borné et s’installent ? Ils squattent le terrain nu en comptant sur la corruption et le trafic d’influence dans l’administration, les forces de l’ordre et la justice pour les défendre. Dans plusieurs cas de «squattering » de terrains privés titrés et bornés, beaucoup d’éléments issus de ces corps distincts de la société sont impliqués. Ils s’enrichissent énormément. Bien sûr, ils savent que les vrais propriétaires du terrain ne resteront pas les bras croisés. Qu’ils introduiront une plainte en justice. Mais qu’ils n’arriveront pas à les déloger sans dépenser une fortune dans des procès pouvant durer des années. Pauvres propriétaires ! Malheureux sans-abri !

Zo Rakotoseheno

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