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jeudi, juin 12, 2025
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Photographie : Christian Sanna au cœur de Nosy-Be dans « Chère Embona »

Rencontre avec Christian Sanna à la Fondation H à Antananarivo, là où il expose « Chère Embona » jusqu’à mi-mars. (photo : Anja)

Depuis le 12 février jusqu’au 26 mars 2021, le photographe Christian Sanna expose sa collection baptisée « Chère Embona » à la Fondation H, à la Galaxy Andraharo Antananarivo. Une dizaine de photographies imprimées en grand format sur du textile y sont accessibles du lundi au vendredi de 9 h à 17 h, et le week-end sur rendez-vous. 

« Chère Embona », un intitulé qui pourrait faire penser que Sanna envoie un message intime à un correspondant qu’il a laissé derrière lui, mais qu’il a du mal à oublier. Aussitôt les photos dévoilées après le passage de l’entrée de la galerie, les réflexions profondes arrivent instantanément, qu’on a parfois tendance à penser que ces images nous appartiennent, nous touchent, et nous ramènent à des souvenirs tantôt blessants, tantôt réconfortants. Un portrait monochrome d’une dame sur la plage, habillée pour l’église. C’est une image dans l’esprit de tous les jeunes Malgaches qui ont grandi dans ce pays. Christian Sanna, lui aussi, ayant vécu la première moitié de sa vie à Nosy-Be, nous ramène à cette image du Ray aman-dReny,  symbole d’Amour, de protection, de guide, de sensibilité et d’espoir. Mais les photos exposées par le photographe italo-malgache à la Fondation H ne sont pas toutes réconfortantes. La nostalgie peut parfois virer à l’engagement social et à un sentiment de désolation. La prostitution y est représentée par une photographie mettant en lumière les jolies jambes d’une jeune fille. Absorbé par cette image, le visiteur devient ce frère, cette sœur ou cet ami devant la fougue d’une jeune femme piégée par cet engouement envers l’euro. Des linges étalés sur la plage, une allée en sable avec des traces de pas, et bien d’autres images encore de cette collection « Chère Embona » invitent à un voyage d’introspection à la fois pour le visiteur que pour l’artiste lui-même.

Thérapeutique. Christian Sanna est arrivé à Nosy-Be à l’âge de 1 an, et y a vécu jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Un passé qui n’a pas toujours été rose pour un enfant à la peau claire et considéré comme un touriste malgré les années passées sur l’île. Aussi, son départ représentait pour lui la libération. Mais quand on a longtemps vécu à un endroit, on ne s’en débarrasse pas aussi facilement. Christian Sanna est lié à Nosy-Be qu’il le veuille ou non, et aura toujours quelque part en lui la nostalgie de cette rencontre qui n’a jamais eu lieu. Avec la photographie, il a trouvé le médium lui permettant de renouer les liens avec son passé.  C’est ainsi que, équipé de son appareil photo argentique, il a pu retranscrire ses sentiments pour Nosy-Be à travers des images qu’il a partagé dans « Lettres à Embona » à Paris, et aujourd’hui avec cette collection « Chère Embona », disponible à Antananarivo.

Anja RANDRIAMAHEFA

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