C’est sûrement la semaine la plus intéressante de ces deux derniers mois qui débute aujourd’hui. Non seulement le président de la République et la délégation qu’il a conduite à Bruxelles pour participer au IVe sommet Union Européenne – Afrique sont de retour au pays avec des résultats diplomatiques à la hauteur des attentes, mais il résulte des tractations politiques entre les députés de l’Assemblée nationale, des propositions de Premier- ministrables qui faciliteront grandement la nomination par le président de la République de « l’homme ou de la femme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Le pied sur l’accélérateur
Le gouvernement attendu est un gouvernement de réconciliation et d’ouverture. Bien que l’on ne connaisse encore ni sa structure ni sa composition, il n’aura plus le même visage que celui du gouvernement d’union nationale de la période de transition. Il doit pourtant intégrer le Mapar et la mouvance Ravalomanana, qui malgré leur extrême divergence, devront travailler ensemble. Sauf si l’un ou l’autre choisit la voie de l’opposition. Le gouvernement accueillera d’autres forces politiques dont la présence pragmatique et constructive est gage de stabilité politique. La nouvelle composition du gouvernement ne vient plus d’une feuille de route de sortie de crise qui a fait son temps. Elle est essentiellement le fruit des anciennes alliances politiques préélectorales qui ont conduit à la victoire aux élections de Hery Rajaonarimampianina et des alliances politiques et civiles nouvelles résultant de la même perception de l’avenir et du même combat pour le changement. Ces dernières sont en diapason avec le président de la République pour relever ensemble les défis pour le succès de la politique générale de l’Etat à mettre en œuvre. Deux mois et demi après son investiture, le président de la République est sur le point de mettre le pied sur l’accélérateur. Les obstacles qui ont ralenti la vitesse engagée en début de mandat sont pratiquement surmontés. La nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement ne sauraient attendre plus longtemps. Le public espère que la montagne n’accouchera pas d’une souris. Son espoir est d’entrer le plus vite dans l’ère de la réconciliation et de l’Etat de droit pour que tous les maux qui n’ont cessé d’affaiblir la nation puissent trouver remède dans l’unité nationale. Le président de la République est de retour au pays. Il a su convaincre ses pairs au plan international à Bruxelles pour une coopération pour le développement prometteuse avec un possible réajustement à la hausse du 11e FED qui nous a fait défaut pendant la période de transition. Après cette offensive diplomatique à l’étranger, c’est cette semaine sur le front de la politique intérieure qu’il devra évoluer.
Zo Rakotoseheno