
L’ancien vice-PM et ex-sénateur sort de son silence face au regain de l’épidémie de Covid-19 dans le pays et après le double drame qui s’est produit du côté de Soanierana Ivongo et Foulpointe, une région qu’il connaît bien en tant qu’originaire, en partie, de Sainte-Marie. Entretien.
Midi : Quel bilan dressez-vous en cette fin d’année ?
Pierrot Rajaonarivelo : « 2021 touche effectivement à sa fin et dans quelques jours nous entrerons dans une nouvelle année. L’heure est au bilan et aux perspectives. Ces temps traditionnellement destinés aux réjouissances familiales sont endeuillés par la perte de plusieurs de nos proches, de membres de nos familles, de nos compatriotes. Nous prions pour le repos de leurs âmes et honorons leur mémoire » .
Midi : Quelle est votre réaction par rapport à ce double drame qui vient endeuiller le pays ?
P.R. : « Tout d’abord, nous saluons la décision gouvernementale de décréter journée de deuil national hier car chaque perte humaine nous afflige en tant que Nation. Nous saluons le courage de nos braves qui ont accompli leur devoir mais surtout ces pêcheurs, grâce à qui des vies ont pu être sauvées, ce sont des héros du quotidien qui ont agi tout naturellement par humanité. Ce drame et la recrudescence de la Covid nous rappellent également que nous vivons toujours une période d’incertitudes : la fragilité de nos vies, l’équilibre précaire de l’environnement que nous empruntons, l’éloignement et les déchirements dus aux restrictions sanitaires pourtant nécessaires… Souvenons-nous également des grandes personnalités que nous avons perdues au cours de l’année en passe d’être écoulée et de nos compatriotes que la famine, la sécheresse et la pauvreté́ n’ont pas épargné ».
Midi : Quel enseignement tirer de tout cela ?
P.R. : « Les temps actuels rappellent qu’il faut réveiller en nous les valeurs essentielles de solidarité́, de fraternité́, de pardon et d’entraide pour notre prochain. Les temps sont incertains mais aucune mer calme n’a fait un bon marin. En tant que membre d’un même équipage, chacun de nous se doit de penser et agir pour le bien de tous. « Quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre », ne laissons pas les rivalités intestines se faire au détriment de nos concitoyens. Ces derniers méritent un climat apaisé dans lequel ils pourront se développer et s’épanouir ».
Midi : Avez-vous un message à adresser aux Malagasy en cette période de fin d’année ?
P.R. : « En tant que Raiamandreny, je souhaite à tous mes compatriotes Malagasy de sang et de cœur que l’esprit de Noël transcende les différentes obédiences religieuses, partisanes ou politiques, ravive le sens du partage, et que l’année à venir soit meilleure, car chacun de nous se sera amélioré́ vers plus d’humanité ».
Propos recueillis par R.O