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dimanche, juillet 13, 2025
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Pierrot Rajaonarivelo : Rentrée politique de l’ancien ministre

« Tonton Sola » se fait des cheveux pour le pays.
« Tonton Sola » se fait des cheveux pour le pays.

Discret depuis des mois, le président national du MDM sort de son silence. L’ancien ministre fait sa rentrée politique à travers une interview.

Question : Pouvez-vous évaluer le régime Hery Rajaonarimampianina 9 mois après l’investiture de ce dernier ?

Pierrot Rajaonarivelo : «  A mon humble avis, la question s’adresse plutôt aux grands responsables, à la société civile, notamment les observateurs nationaux et internationaux de la vie politique, économique et sociale de ce pays, et qui détiennent les informations idoines pour pouvoir procéder à pareille évaluation  Toutefois, en tant que responsable politique, homme d’Etat et simple citoyen , je peux affirmer que nos compatriotes, au nom du principe du suffrage universel, ont clairement porté leur choix sur la personne de Hery Rajaonarimampianina. L’élection a permis de mettre fin à un régime de Transition dont les conséquences politiques, économiques, sociales et morales ont été catastrophiques pour notre pays, et très amèrement ressenties surtout par les couches sociales les plus vulnérables. En conséquence, l’opinion, en général, n’a émis que   peu de critiques, et au contraire, un accueil plutôt favorable, tant de la part de nos concitoyens que de nos partenaires étrangers. Or, 9 mois après l’investiture, beaucoup d’observateurs, tant nationaux qu’internationaux s’inquiètent de ne pas voir s’opérer un changement plus rapide. Est-ce le fruit d’un sentiment d’impatience et de frustration non contenues de la population, par rapport au message très fort d’espoir donné lors de la lecture du discours d’investiture du Président de la République  face à son vécu quotidien très durement ressenti pendant les 5 années de la transition ? Est-on, à l’inverse, en droit de se demander légitimement si les 9 mois  d’existence du gouvernement actuel sont raisonnablement suffisants pour entreprendre les mesures et actions conformément aux orientations recommandées dans le cadre de la Politique Générale de l’Etat ?

Question : Votre avis sur les trafics en tout genre ?

P. R : « Beaucoup sont d’avis de recommander au pouvoir de devoir assumer pleinement sa légitimité issue des urnes et prendre rapidement les décisions fortes qui renforceront son autorité et sa crédibilité. En particulier, dans le domaine des poursuites contre les auteurs de trafics de tous genres et d’actes de corruption. Sans doute, engager ces poursuites demande du courage, mais c’est la condition de la restauration de l’autorité de l’Etat et de la réalisation de l’Etat de Droit. Il faut aussi une communication politique plus claire qui permette de mobiliser les citoyens en vue de la réalisation des grands objectifs économiques et politiques, devant conduire notre pays sur la voie du développement durable. Il faut encore que cesse et soit lourdement sanctionné le « monnayage » au sens propre du terme, d’un vote ou d’une décision. C’est une exigence morale et de dignité pour notre pays ».

  Question : Quid de la réconciliation nationale ?

P. R. : « Au fil du temps, la question de la Réconciliation nationale est devenue une espèce de serpent de mer, c’est-à-dire une question mal posée, faute d’être explicitée convenablement, et à laquelle, en conséquence, on ne parvient pas à apporter de réponse, ce qui en arrange beaucoup. Je voudrais d’abord souligner que notre pays n’est pas en état de guerre civile et qu’au cours des périodes de crise qu’il a connues successivement depuis son indépendance, il n’a pas eu à faire face à cette situation. En revanche, du fait de son étendue, de ses disparités en termes de développement, de la diversité de sa géographie et des traditions de sa population, Madagascar a besoin de consolider son unité, principalement par un effort de solidarité nationale accrue, tout en mettant en place une décentralisation effective. Ceci constitue un enjeu politique de première importance.

Question : En tant qu’ancien exilé politique, comment voyez-vous ce sujet ?

P. R. : « Je voudrais, tout d’abord, souligner que rien ne peut justifier que Madagascar prenne, à l’égard de l’un quelconque de ses citoyens, une mesure de bannissement ou d’exil forcé et ce, quelle qu’en soit les modalités. Il s’agit là d’une sanction d’une époque révolue et qui porte atteinte à la dignité de la Personne et au droit fondamental de pouvoir vivre dans son propre pays. Je veux encore souligner que la réconciliation nationale ne peut être le prétexte à l’impunité, ni au déni de la vérité. Il ne peut y avoir de Réconciliation durable sans un effort de vérité. Mais le refus de l’impunité pure et simple n’autorise pas davantage que les tribunaux deviennent l’instrument de règlements de comptes entre adversaires politiques. C’est dans le respect de ces principes que doit, pour moi, être trouvée une solution qui assure que Madagascar ne récuse aucun de ceux qui veulent mettre au service de son développement leurs compétences, leurs expériences et leurs talents ». 

Propos recueillis par R. O

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