
« 1% des ventes de VCD et de DVD seulement sont des originaux. Le reste, ce sont des CD pirates ». Cette affirmation est de la maison de production Horizon, qui fête ses 5 années d’existence. Le piratage est en effet un fléau qui ronge les producteurs de films « malagasy » depuis des années. Déjà que les projections se font rares pour ne pas dire jamais, les seules recettes des producteurs restent les ventes de VCD et de DVD. Avec une moyenne de 5 000 Ar à 7 000 Ar, il faut plusieurs milliers de DVD vendus pour amortir les coûts de production. Ajouter à cela tout le tam tam autour de la promotion du film. L’industrie du cinéma a encore un long parcours du combattant devant lui. Car contrairement aux maisons de production, les « pirates » sont mieux organisés et présents sur tout le territoire malgache. Une sortie nationale d’un film est un événement, mais il ne faut pas plus de 2 jours, voire moins, pour que les films soient disponibles à 1 000 ar auprès des revendeurs à la sauvette. A Analakely, ces derniers vont même jusqu’à faire essayer le CD à 200 Ar, histoire de prouver qu’il y a bien des images dans le film. L’assainissement des marchés informels à Analakely devrait également toucher les vendeurs de films pirates à la sauvette. Mais il en faudra plus de la part de la brigade anti-piratage pour éradiquer ce fléau et démanteler ce vaste réseau. En tout cas, si les cinéphiles malgaches veulent contribuer à dynamiser l’industrie du cinéma, il faudrait qu’ils reviennent en salle de ciné lors des projections et qu’ils arrêtent d’acheter des films pirates.
Anjara Rasoanaivo