Sept ans après, la passion autour de cette tuerie du 7 février semble être retombée. Les déclarations enflammées des débuts ont laissé place à des propos plus modérés. Les familles des victimes, elles-mêmes, ne veulent plus se laisser instrumentaliser et désirent seulement honorer le souvenir de leurs morts. La commémoration de cet événement sanglant s’est déroulée dans le calme et dans le recueillement, les différentes délégations se contentant de déposer leur gerbe de fleur au pied de la stèle d’Antaninarenina. Ceux qui espéraient raviver les rancoeurs du passé en ont été pour leurs frais, les Malgaches dans leur grande majorité ne voulant plus revivre les scènes de pillage et les charges musclées des forces de l’ordre. Néanmoins, le temps n’effacera pas le souvenir de cette période sombre qu’ils ont vécue à leur corps défendant. Le moment viendra où la vérité, la vraie et non celle qu’on leur a rabâché à longueur de mois voire d’années, sortira. Ce devoir de vérité est dévolu aux historiens et aux enquêteurs impartiaux. Aujourd’hui, tous préfèrent plutôt penser à un véritable développement et à une sortie de crise dans le calme et la sérénité.
Place à la réconciliation et au pardon
13 mai 1972, 11 février 1975, 10 août 1991, 7 février 2009, autant de dates qui ont marqué les esprits et autant d’événements qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Les acteurs de ces drames n’ont pas été inquiétés et font tout pour échapper à la justice de leur pays. La vie continue, dit-on, et les Malgaches, préoccupés par les difficultés qui les assaillent, préfèrent oublier ces moments douloureux de leur histoire et se tourner vers l’avenir. L’exemple de l’Afrique du Sud qui a connu les pires atrocités dans son passé récent nous permet d’espérer que l’on y arrivera. Pour y arriver, des premiers pas ont été accomplis. Les mots de réconciliation et de pardon sont régulièrement prononcés par des hommes de bonne volonté. Il ne s’agit pas, disent-ils, d’oublier, mais il faut que les auteurs de ces événements sanglants reconnaissent les crimes commis et contribuent au retour de la concorde et de l’unité entre les citoyens de ce pays. Place maintenant à la recherche du progrès et de l’amélioration du niveau de vie !
Patrice RABE