C’est un très long week-end auquel les Malgaches vont avoir droit à partir d’aujourd’hui. Ces quatre jours vont leur permettre de s’évader des tracas d’une vie pénible qu’ils sont obligés de subir. Ils vont d’abord se recueillir à l’église demain avant de se retrouver en famille ou partir en villégiature en dehors de la ville. Puis mardi, ils célébreront la mémoire de ceux qui se sont soulevés en 1947 contre le colonisateur. Cette longue coupure dans leur traintrain quotidien va leur permettre de laisser de côté tous les soucis qu’ils vont pourtant retrouver dès mercredi prochain.
Place à la trêve pascale
Que reste-t-il des fêtes pascales d’antan où l’on pouvait se retrouver autour d’un excellent repas avec de belles volailles au menu ? Aujourd’hui, la plupart des Malgaches ont tout juste de quoi tromper leur faim et ne vont certainement pas faire bombance même s’il s’agit d’un moment exceptionnel à passer ensemble. La crise a fait des ravages et a détruit la belle harmonie qui régnait au sein de la nation. La politique qui se nourrit de contradictions va cependant arrêter ces petites mesquineries car ceux qui la font aspirent aussi à un certain repos. Ils vont donc respecter la trêve pascale. Jusqu’à mardi, tout le monde va essayer d’oublier les problèmes auxquels le pays est confronté. Les dirigeants comme leurs adversaires vont se ressourcer au sein de leur famille. Ce calme ne devrait pas être perturbé lors des cérémonies du souvenir qui auront lieu un peu partout sur le territoire. Les petites phrases prononcées par certains opposants désireux de manifester leur patriotisme ne sont que des effets d’annonce car les autorités les ont solennellement mis en garde. Mercredi, la situation va redevenir normale et les manœuvres politiques vont pouvoir reprendre. Dans le contexte actuel, les contestataires ont peu de chance d’avoir gain de cause. Ils peuvent cependant se faire entendre grâce aux organes de presse ou sur les radios de la capitale. Mais jusqu’à présent, cela n’a pas eu l’effet escompté. Les querelles vont être suspendues pendant ces quatre jours. Place à la trêve pascale.
Patrice RABE