Les députés pour le changement avancent comme préalable à toute négociation la démission immédiate du locataire d’Iavoloha.
Le point du non-retour est désormais atteint pour les 73 députés pour le changement. Face aux récentes déclarations des tenants du régime HVM qui continuent de s’accrocher à leur siège malgré la pression populaire, l’opposition envisage d’intensifier le mouvement cette semaine. Des mobilisations sont toujours prévues au niveau des chefs-lieux des six provinces et dans certains districts. Hier, les manifestants ont continué la descente au niveau des différents ministères pour inciter les fonctionnaires à soutenir le « tolona ». Le blocage total de la machine administrative est prévu. Les députés pour le changement continuent de réclamer la démission du président Hery Rajaonarimampianina. C’est leur préalable à toute négociation. Pour la première fois depuis le début de ce mouvement, les députés de l’opposition se sont exprimés par rapport à l’après-Rajaonarimampianina. Pour éclairer l’opinion, Maître Hanitra Razafimanantsoa a révélé la proposition des députés pour le changement. « Une proposition respectant la Constitution et le cadre de la légalité », selon ses dires. Et elle d’évoquer l’article 52 de la Constitution qui stipule que « Par suite de démission, d’abandon du pouvoir sous quelque forme que ce soit, de décès, d’empêchement définitif, ou de déchéance prononcée, la vacance de la Présidence de la République est constatée par la Haute Cour Constitutionnelle. Dès la constatation de la vacance de la Présidence, les fonctions du Chef de l’Etat sont exercées par le président du Sénat. En cas d’empêchement du président du Sénat constaté par la Haute Cour Constitutionnelle, les fonctions de Chef de l’Etat sont exercées collégialement par le Gouvernement ».
Calcul politique. L’opposition réclamant aussi la démission du président du Sénat et non moins président du parti au pouvoir, Rivo Rakotovao, ce serait donc le dernier alinéa prévoyant un gouvernement collégial qui devrait être appliqué. En effet, les députés pour le changement remettent en cause l’élection de ce dernier à la tête de la Chambre haute. Une élection dont Me Hanitra Razafimanantsoa considère comme « un calcul politique visant à favoriser le parti au pouvoir lors de l’élection présidentielle ». C’est pourquoi l’organisation de la Présidentielle devrait être confiée à un gouvernement collégial composé de représentants des partis et groupes de partis majoritaires à l’Assemblée nationale. Et ce, conformément à ce qui est prévu par l’article 54 de la Constitution. « Nous savons tous qu’il n’existe aucun député élu sous les couleurs du HVM, ce sont donc le MAPAR, le TIM et le MMM qui devraient former ce gouvernement collégial », a martelé l’élue de Tana I. Elle a aussi apporté des éléments d’éclaircissement sur les informations qui ont circulé autour des rencontres entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina. A entendre Me Hanitra Razafimanantsoa, la démarche initiée par le président du parti « Tiako i Madagasikara » n’engage en aucun cas les députés élus sous les couleurs de ce parti. « C’est son initiative personnelle ». La vice-présidente de la Chambre basse a tenu ainsi à rassurer les « zanak’i Dada ». « Nous ne trahirons jamais le pacte que nous avions signé avec le peuple malgache », a-t-elle soutenu. Ce jour, les députés pour le changement prévoient de visiter le Ministère de la Fonction publique aux 67Ha avant de se rendre sur la Place du 13 mai.
Davis R