
Hier, la Place du 13 mai à Antananarivo a été le théâtre de fortes manifestations, où les forces vives du pays ont répondu à l’appel de la Gen Z pour réclamer des changements profonds dans la gouvernance. Les leaders politiques, les représentants de la société civile, les syndicalistes, ainsi que de nombreux jeunes, notamment ceux issus des universités d’Antananarivo, ont convergé sur cette place emblématique pour exprimer leur mécontentement. Un seul mot d’ordre : la démission du président Andry Rajoelina.
Faire pression.
Les discours, enflammés et nourris de revendications, ont convergé autour d’un même appel : une refonte totale du système politique et économique de Madagascar. De manière unanime, les manifestants ont dénoncé l’incapacité du gouvernement à répondre aux attentes populaires et ont exigé un changement radical. Une partie importante du discours a été consacrée à un appel direct aux fonctionnaires de l’État, les invitant à rejoindre le mouvement. « Si vous ne sortez pas de vos bureaux, nous viendrons vous chercher ! », ont scandé certains leaders. L’objectif est clair : paralyser l’administration publique et faire pression sur le pouvoir exécutif. Ce n’est pas seulement un cri de désespoir, mais une revendication de plus en plus forte pour un changement structurel du pays.
Machine administrative
Les manifestants ont également mis en garde le ministère de l’Économie et des Finances. Il leur a été demandé de suspendre toute sortie d’argent public à partir de ce jour. L’appel à l’arrêt de la machine administrative semble ainsi prendre forme. Selon les déclarations des organisateurs, tant que le président Rajoelina ne cédera pas à cette pression, la contestation continuera de se renforcer, avec la volonté de bloquer complètement les rouages de l’État. Une journée marquée par la détermination des participants, qui se disent prêts à aller jusqu’au bout de leur démarche. Les manifestants prévoient de nouvelles actions dans les jours à venir, insistant sur l’urgente nécessité de redresser un pays qu’ils estiment au bord du gouffre. Le sort politique de Madagascar semble désormais suspendu à ce mouvement de plus en plus vaste et déterminé.
Julien R