Malgré le contexte dramatique après les attentats, le deuil et les inquiétudes, la COP21 (Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques) aura bien lieu à Paris comme prévu du 29 novembre au 11 décembre. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina, à la tête d’une délégation malgache, forte d’une quarantaine de membres, prendra part à ce grand événement. 146 chefs d’Etat et de gouvernements sont attendus le jour de la cérémonie d’ouverture. Les préparatifs vont bon train, d’importantes mesures de sécurité sont mises en place. Le gouvernement français mobilisera 11 000 policiers et gendarmes pour les contrôles dont 2 800 pour la protection du site de la COP au Bourget.
Plan d’action à financer
Chaque année, les participants de cette conférence qui est à sa 21e édition se réunissent pour décider des mesures à mettre en place, dans le but de limiter le réchauffement climatique. Le sommet international actuel visera à faire aboutir à un accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de limiter le réchauffement mondial à 2 °C d’ici 2100. La COP21 doit également permettre aux pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, en partie via le Fonds vert pour le climat, afin d’aider les pays en voie de développement à lutter contre le dérèglement climatique. L’importance de l’effectif de la délégation malgache, 107 au départ, réduit à 40 membres finalement, laisse penser que Madagascar entend peser de tout son poids pour obtenir des aides et des financements internationaux pour mettre en place sa politique environnementale dont l’objectif ambitieux est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 14% d’ici à 2020. Faute de moyens, notre pays figure dans la liste des plus vulnérables aux effets du changement climatique. D’année en année, les cyclones, les feux de brousse, la sécheresse, les inondations augmentent en intensité et en ampleur. Les effets dans les régions victimes sont de plus en plus lourds à supporter. Pour compléter le tableau, la pollution s’aggrave. Les trafics de bois de rose continuent. Et les pratiques destructives de l’environnement surtout en milieu rural n’évoluent pas en mieux à cause de la pauvreté qui s’accroît. Le patrimoine environnemental malgache qui fait rêver le monde entier avec sa biodiversité unique est dans une situation alarmante. Les participants à la COP 21 auront à présenter et soutenir un vaste plan d’actions qui aurait déjà été déposé à titre de contribution à ce sommet sur le climat. L’application de ce plan national ambitieux, destiné à combattre les effets des gaz à effet de serre et à sécuriser les ressources naturelles renouvelables, dépendra cependant du financement international que compte obtenir cette lourde délégation pour Paris.
Zo Rakotoseheno