
Les groupements d’entreprises et les syndicats se relaient pour réclamer des aides directes de l’Etat pour sauver les emplois.
Depuis le mois d’avril, certaines entreprises n’ont plus payé leurs salariés. Preuve que le secteur privé traverse actuellement une période très difficile. Hier lors d’une conférence de presse, le groupement syndical, Conférence des Travailleurs de Madagascar (CTM) a rejoint le rang de ceux qui militent pour l’application du plan de mitigation proposé par le secteur privé.
Péril en la demeure
Pour le CTM, il est plus que jamais indispensable que l’Etat et le secteur privé poursuivent un dialogue constructif afin de mettre en œuvre rapidement ce plan de mitigation. « Sans ce plan de mitigation beaucoup d’entreprises vont tout simplement fermer » a déclaré Boutoudi Remi Henri, Coordonnateur général de la CTM. Un plan de sauvetage par lequel le secteur privé demande à l’Etat de financer le paiement des salaires de leurs employés. La somme de 50 milliards d’ariary était déjà annoncée pour ce financement. Selon en tout cas la CTM, une prise de mesures s’impose car il y a péril en la demeure. « Tous les secteurs d’activités sont frappés, plus particulièrement le tourisme, les exportations, les transports, le commerce » a précisé la CTM qui craint « une explosion sociale ».
Plan de sauvetage
La CTM estime militer par ailleurs pour la mise en place rapide d’un plan de sauvetage de l’économie pour faire face à l’après Covid-19. Un plan qui sera concentré sur trois points essentiels : la sauvegarde des salariés, la préservation de l’emploi et la protection sociale. « Un plan de relance économique s’impose car il sera extrêmement difficile de faire face aux impacts de la crise sanitaire » selon la CTM qui annonce sa disposition à prendre part, aux côtés du secteur privé et de l’Etat pour la mise en place des activités à entreprendre pour l’effectivité dudit plan. Une manière de reconnaître qu’un dialogue tripartite est une des meilleures formules pour l’élaboration de ce plan de relance. La CTM a, par ailleurs reconnu que le travail de l’Etat n’est pas facile en cette période de crise. Sur ce point d’ailleurs, on rappelle que le gouvernement a déjà pris des dispositifs fiscaux pour soulager la trésorerie des entreprises. En ce qui concerne les aides directes à allouer aux entreprises, certains économistes estiment que l’Etat doit faire preuve de prudence au cas où les appuis ne parviendraient pas aux salariés. Par ailleurs, ils estiment que l’exécutif doit procéder à un ciblage général en considérant toutes les priorités. Plus particulièrement la priorisation des secteurs sociaux comme la santé.
R.Edmond