Bon nombre d’entre elles n’ont pas encore bénéficié de l’aide d’urgence de la part de l’Etat, alors qu’on entame actuellement la troisième semaine de confinement.
Les commerçants de rue, les chauffeurs de taxi-be et les receveurs, ainsi que les chauffeurs de taxi et les lavandières, voire même les travailleuses du sexe, devraient bénéficier en principe d’une aide d’urgence de la part de l’Etat, suite à l’arrêt de toutes les activités économiques dû au confinement. Mais de nombreuses lavandières se plaignent, car elles n’ont jamais reçu leur part jusqu’ici alors qu’on entame actuellement la troisième semaine de confinement. Elles sont notamment issues des quartiers d’Itaosy et d’Ambohimangakely, ainsi que d’Ankazomanga et d’Anjanahary.
Nombre de bénéficiaires limité. Bon nombre d’entre elles continuent à travailler en marchant à pied d’Ambohimangakely pour rejoindre la grande ville. « On a relevé les noms de toutes les lavandières issues de notre fokontany à Ankadidamba, dans la commune d’Ambohimangakely, il y a deux semaines. Ensuite, les responsables du quartier ont pris nos cartes d’identité nationale. On attend jusqu’à maintenant les 100 000 ariary que le président Andry Rajoelina nous a promis. On se demande qui est prioritaire et qui ne l’est pas. Cette aide d’urgence serait-elle destinée uniquement aux gens de la capitale ? », s’interroge Ravololona, une lavandière habitant à Ambohimangakely. Et elle de rajouter : « On passe souvent dans le bureau de notre fokontany pour demander des nouvelles, et on nous dit tout le temps d’attendre. On a également entendu que le nombre de bénéficiaires serait limité ».
Appel à l’aide. Quant à Lucie, une lavandière résidant à Itaosy Ambanilalana, elle a également raconté que cela fait deux semaines que toutes les lavandières de son quartier, au nombre de 70, se sont inscrites mais n’ont rien reçu jusqu’à maintenant. « On nous a réuni sur la place d’Antanikatsaka deux fois la semaine dernière, mais nous nous sommes déplacées pour rien. J’ai la cinquantaine, il m’est difficile de rejoindre mon travail à Ankadifotsy, faute de moyen de transport. Et pourtant, nous n’avons plus rien à manger. J’ai été obligée de vendre mon téléviseur à 50 000 ariary pour pouvoir subvenir aux besoins quotidiens de ma famille durant ces deux semaines de confinement. Nous lançons ainsi un appel à l’aide à l’Etat car nous ne pouvons plus supporter cette situation », réclame-t-elle.
Critère de sélection. Pour les autres lavandières à Ankazomanga et à Anjanahary, certaines ont bénéficié de ce plan d’urgence social, tandis que d’autres n’ont pas encore reçu leur part. « Nous sommes 53 personnes à avoir été recensées dans notre quartier à Anjanahary. Sur ces 53 lavandières, 35 personnes ont obtenu des paniers garnis, et non pas la somme de 100 000 ariary. Chaque panier garni était composé de cinq kilos de riz, d’un kilo de sucre, de huit ‘kapoaka’ de grains secs, d’un litre d’huile, d’un sachet de ‘Koba Aina’, et d’un sachet de sel. Ces vivres ont été distribués au gymnase d’Ankorondrano la semaine dernière », a témoigné Marie, une lavandière. Pour celles qui habitent à Ankazomanga, elles se demandent sur quel critère se base la sélection des bénéficiaires du plan d’urgence social, car certaines lavandières ont reçu des paniers garnis, tandis que d’autres non, alors qu’elles résident dans le même quartier.
Navalona R.