
Les jeunes et les adolescents sont particulièrement visés par la campagne nationale en faveur de la planification familiale
La contraception pour les jeunes et les adolescents. La campagne nationale en faveur de la planification familiale (PF) lancée, hier, vise particulièrement la jeunesse, cette année. Ce, face aux défis qui restent encore à relever à Madagascar dans ce domaine. En effet, la précocité des jeunes et des adolescentes en matière d’activité sexuelle, pourtant sans protection ni contraception dans la majorité des cas, les expose à des risques sérieux sur leur santé, voire leur future vie d’adulte. Par ailleurs, l’utilisation des méthodes contraceptives dans les couples, reste peu répandue. En effet, avec un pourcentage de 33 % des femmes en union qui utilisent une méthode contraceptive moderne à Madagascar, selon l’enquête nationale de suivi des OMD (ENSOMD 2012-2013), les 67 % restants n’y ont pas recours.
Selon la même enquête, 17,8 % des femmes malgaches qui ont besoin d’espacer ou de limiter les naissances n’utilisent aucune méthode contraceptive. Autant d’indices intéressants sur le niveau d’adoption de la planification familiale chez les ménages dans le pays.
Impacts. Or, les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive restent l’une des principales causes de santé précaire dans le monde : grossesse non désirée, parfois précoce, avec les risques que cela représente sur la santé et l’avenir des adolescentes, recours à des avortements dangereux, risque de décès ou de handicap au cours de la grossesse et de l’accouchement… La campagne nationale en faveur de la planification familiale lancée, hier, a ainsi un double objectif. Celui d’informer les jeunes et les adolescents sur les différentes méthodes de contraceptions disponibles, d’une part, et de leur rappeler leurs droits en matière de contraception, afin de leur permettre d’adopter une sexualité responsable, d’autre part. Il s’agit également de promouvoir l’impact de l’utilisation de la planification familiale sur la population, le développement économique et social du pays et d’atténuer les idées préconçues.
Mal perçu. Les idées préconçues, justement constituent un barrage à l’accès à la contraception tant chez les jeunes que chez les adultes. Dans le monde en développement, parmi les 222 millions de femmes qui souhaitent éviter ou planifier leurs futures grossesses ne peuvent pas le faire par manque d’accès aux informations, à l’éducation et aux conseils en matière de PF. Elles ne peuvent pas non plus bénéficier de contraceptifs modernes à coût abordable. A Madagascar, en dépit des sensibilisations sur les offres de services existants en matière de PF, l’utilisation de ceux-ci reste faible. En réalité, les objectifs de la planification familiale sont mal compris ou mal interprétés. Il est souvent délicat d’aborder ce thème dans la mesure où il touche les aspects les plus intimes et privés de la vie des femmes, des hommes et de la famille. Aussi les questions relatives à la santé sexuelle et reproductive dont la PF sont-elles souvent méconnues et mal perçues par la population.
« Parlons contraception ! » Pourtant, lorsque les individus planifient leur famille, ils mettent en marche un mécanisme de réduction de la pauvreté qui permettra à terme d’assurer le développement économique. « L’UNFPA plaide pour une action accrue pour répondre aux besoins des jeunes et élabore des matériels éducatifs pour les atteindre, ainsi que les groupes qui les servent. Il s’agit d’aider les parents à communiquer efficacement avec les enfants au sujet de leur sexualité et à créer un environnement favorable pour la planification familiale pour les jeunes et les adolescents à travers la révision en cours de la loi sur la planification familiale», a déclaré Mamadou Dicko, représentant de l’UNFPA à Madagascar, dans le cadre du lancement de la campagne nationale, hier. Bref, donner aux jeunes la possibilité d’agir sur leur propre vie, rejoignant ainsi le thème choisi pour la campagne : « Ta vie, ta voix, parlons contraception ! »
Hanitra R.