L’enseignement est un des secteurs prioritaires pour tout Etat
voulant assurer son avenir. Pourtant, chez nous, cela n’a pas été
vraiment une préoccupation première si bien qu’au fil du temps, le
niveau d’instruction est devenu déplorable.
La malgachisation qui a, certes, gonflé l’égo, a été déterminante dans
l’appauvrissement intellectuel de toute une génération. Il est
indéniable, le passage de l’enseignement en langue française en
langue malgache, a été mal abordé, fait à la va-vite sans en connaître
les tenants et les aboutissants. Tout le système éducatif en a pâti, les
enseignants en premier. Sans transition, ils se sont retrouvés dans
une situation à laquelle ils n’étaient pas préparés. Ebranlés dans leur
pédagogie, perdant de leur professionnalisme, malgré eux, ils sont
devenus incompétents.
Pas étonnant que chez nous, le capital humain soit l’un des plus
faibles du monde. Selon la Banque Mondiale, 97% des enfants
malgaches âgés de 10 ans ne peuvent pas lire et comprendre un
texte court adapté à leur âge et, à l’école primaire, 4 enfants sur 10
abandonnent avant la dernière année.
Aujourd’hui, Madagascar est classé 5 ème pays le plus pauvre du
monde. Qu’adviendra-t-il de notre pays quand dans 10-20 ans ce
seront ces enfants, devenus adultes, qui seront les décideurs ?
Et la malgachisation, quel constat peut-on en tirer ? Après plus de 40
ans, nous n’avons même pas été capables d’instaurer une langue
malgache, comprise, lue et écrite par tous !
« Tenin-dreny, tenim-pirenena » et nous n’en avons même pas !
Oui, le constat est effarant !
Des étudiants de 3ème cycle , presque tous candidats doctorants , qui maîtrisent moins bien le français que leurs aînés ruraux des décennies 40 – 70 . Une catastrophe !? Pas tant que ça : le moyen de maintenir un clanisme ethnique élitaire dominant une masse lobotomisée [pavlof addict] .