Nous évoluons dans un environnement ou instabilité et inconstance prédominent. Il n’y a aucune prévision qui puisse être faite car tout est basé sur de l’aléatoire et même les destinations et les usages, tant de fait que conventionnels, sont biaisés, manipulés, détournés.
Toutes les journées commencent par la même angoisse : à quoi va-t-on être confronté !
Serions-nous approvisionnés en eau, à quelle heure, pendant combien de temps ? Devra-t-on encore appeler un plombier pour déboucher les canalisations obstruées par la boue charriée par l’eau de la JIRAMA ?
Y aura-t-il délestage, à quelle heure et pour quelle durée ? Quels seront les appareils qui seront endommagés par les surtensions et les baisses de tension ?
Au marché, notre bourse suffira-t-elle pour avoir les mêmes produits que ceux achetés hier ?
Tous les travaux de réfection de notre réseau routier ont été stoppés pour faire du social. Si ce qui est distribué ça et là équivaut au montant prévu pour les réparations, peut-on imaginer dans quel état auraient été les routes après les opérations !
Les lois censées encadrer la vie en société et à protéger les individus contre les abus et les violences, ne défendent plus les citoyens.
Le respect était un des aspects fondamentaux de notre société, mais de nos jours, même le respect des ainés a disparu !
Le « fihavanana » était une notion qui maintenait une fraternité entre les Malgaches, mais n’est plus qu’un thème de dissertation !
Et j’en passe…
Nous ne cessons d’être déstabilisés. Subir un effet yo-yo aurait été un moindre mal. Certes, on monte d’autant plus vite et plus haut qu’on aura descendu bas et vite, mais au moins ne serait-ce que pour un infime moment, on aurait éprouvé l’ivresse des sommets. Mais non, on nous jette dans un shaker et on nous secoue jusqu’à devenir des demeurés sans aucune aspiration.Madagascar est devenu un immense terrain de chasse où les proies sont ceux qui défient le dicton « celui qui n’est pas avec moi est contre moi » !
