Naguère, les Malgaches étaient prêts à tout supporter, prêts à toutes les privations pour le bonheur de leur famille. Ils avaient l’espoir que les retombées de leurs sacrifices leur profiteraient.
Mais, que s’est-il passé, pourquoi toute cette haine qui pousse à des réactions extrêmes ? Car, peut-on qualifier autrement les agissements de parents qui abandonnent, vendent, violentent ou tuent leurs enfants ? Et, les altercations entre frères, cousins, voisins qui dégénèrent parfois en carnage ? Et j’en passe…
Difficile d’extrapoler une explication, car l’origine de chaque cas peut être différente. Cependant, tous mettent en exergue le profond désarroi de la population. Et, je ne charibote pas en utilisant le mot « population » car le sentiment de déroute est, malheureusement, commun à presque tous les citoyens.
Cela est peut-être incompréhensible pour des personnes qui ne veulent voir la détresse de ceux qui les entourent, ni comprendre comment des êtres humains peuvent arriver à de tels comportements. Mais, le fait est que nombreux sont ceux qui n’ont plus rien à attendre de la société, qui ne croient plus en la justice, qui se sentent rejetés et ignorés par l’Etat.
Quel que soit le statut qu’on a dans la société, personne n’est à l’abri de ce déferlement de violence.
La pauvreté est l’affaire de tous, car elle est, en grande partie, la cause de l’insécurité qui prévaut dans notre pays. De nombreuses études indiquent qu’elle fait courir des risques de développer un trouble du spectre psychotique. La prévalence des désordres mentaux dans les milieux accablés par la pauvreté est incontestable.
Nous devons tous, chacun à notre niveau, prendre part au combat mené contre la pauvreté et atténuer les inégalités. Améliorer la santé mentale de la population est une gageure que les autorités devraient relever au plus vite afin que haine et désarroi ne mettent le pays à feu et à sang.
