Il me plaisait de dire que notre peuple serait l’avenir de notre pays. Mais, en le traversant de long en large, je me suis rendue compte d’une évidence : c’est Madagascar qui nous permet d’avoir un avenir mais non le contraire !
N’est-ce pas pour cela qu’un de nos derniers souhaits est d’être enterré dans notre caveau familial, sur la terre de nos ancêtres ? On aura beau vivre heureux dans n’importe quel coin du monde, c’est avec nostalgie qu’on pense à notre pays.
On lui demande de nous accueillir comme une mère nourricière mais, sommes-nous dignes de tout ce qu’il nous offre ? Qu’avons-nous fait de lui, qui se soucie de lui ?
Nous montrons une ingratitude totale envers notre pays et l’exploitons jusqu’au tréfond de ses entrailles, sans aucun scrupule. A tout bout de champ nous le mettons en avant et clamons notre amour pour lui. Mais quel amour, intéressé et destructif !
Madagascar n’est non seulement plus ce qu’elle était mais elle n’est pas non plus à l’image de tout ce qu’on lui avait promis : faire d’elle une terre verdoyante, accueillante, prospère, capable de nourrir tous ses enfants !
Aujourd’hui, notre pays se meurt et crie au secours ! Notre mère patrie, écorchée vive, dans un dernier sursaut rappelle à l’ordre ses enfants ! Elle s’est donnée à nous en héritage en pensant que nous en serions dignes et que nous saurions rester unis pour la porter au firmament.
Mais voilà, les assoiffés de pouvoir et de richesse se sont livrés batailles pour être son seul légataire.
Résultat : des millions d’âmes se sentent apatrides dans leur propre pays. Ils se sentent sans avenir, car leur pays leur échappe.
Est-ce le fait de se sentir dépossédé de son avenir qui rend la grande majorité des malgaches si révoltés, au point d’adopter l’adage « aleo ho lo toy izay an-kavana » ?
Quoi qu’il en soit, notre avenir est notre pays. Nous ne devons pas, par couardise, baisser les bras. Au lieu de détruire, construisons. Madagascar n’a pas enfanté que des renégats !