Souvent on s’exclame : « ce n’est pas possible ! ». Ne devrait-on plutôt dire « qu’avons-nous fait ? »
Il ne faut pas que l’on se leurre, tous les dérèglements auxquels nous devons faire face ne sont que l’aboutissement de tous nos mécomptes !
Mesdames et messieurs, nous sommes en esclavage et ce, depuis que nous avons pris comme marquage différentiel, entre les hommes, la possession ! C’est ce que nous possédons qui détermine ce que nous sommes. On n’a rien, on n’est rien !
Posséder une femme, posséder du bétail, posséder une ferme, posséder des terres, posséder de quoi monnayer, posséder des maisons et des immeubles, posséder des actions… toute notre civilisation est basée sur la possession et pour cela, on est prêt à tout, la fin justifie les moyens !
Il n’y a pas de dommages collatéraux, juste des personnes qui se sont pris à leur propre piège car comme le disait Sénèque : « on ne peut influencer les autres avec nos arguments, mais on ne peut les convaincre qu’avec les leurs » !
Eh oui, les plus machiavéliques n’ont même plus à convertir les impécunieux. Ils ont déjà toute la détermination pour escroquer encore plus dépourvus qu’eux !
Voilà où nous en sommes ! Nous sommes devenus esclaves des biens matériels et nous avons façonné notre univers de sorte que même les lois édictées puissent être détournées au profit de ceux qui en ont le pouvoir.
Sommes-nous encore capables de bonté humaine ? Quand on voit ce qui se passe dans nos hôpitaux où les malades ne représentent qu’un « cash-flow » et le désespoir une mine d’or, on ne peut que douter !
Vouloir posséder coûte que coûte nous a isolés, esseulés, pervertis, rendus abominables. Mais l’être humain a autant de potentialités pour la cruauté que pour la bonté. Alors, un jour peut-être, pourra-t-il décider de vivre autrement, de considérer non pas à quelles normes il devrait obéir, mais avoir une vision du monde où tous les hommes sont reliés les uns aux autres par une humanité partagée et que toute personne mérite d’être traitée avec respect et dignité.
Nous nous sommes engagés dans une dynamique prédatrice où la maximisation des profits est le seul objectif, mais essayons du mieux qu’on peut, d’être attentif aux autres. Cela nous donnera la possibilité de prendre en compte notre dimension fondamentalement vulnérable en tant qu’humain et nous donnera, espérons-le, un peu d’humanité.
