La campagne d’administration de masse de médicaments organisée par le ministère de la Santé publique avec l’appui des partenaires techniques et financiers pour la prévention de la filariose lymphatique s’est déroulée dans 83 districts cette année. Selon le bilan du ministère de la Santé, 15 324 583 personnes ont pu en bénéficier tout au long de l’année. La filariose lymphatique faisant partie des maladies tropicales négligées peut entraîner une invalidité à long terme et réduit la qualité de vie des personnes si elle n’est pas traitée à temps. Généralement contractée pendant l’enfance, les manifestations visibles de la maladie n’apparaissent qu’un peu plus tard dans la vie et deviennent d’emblée irréversibles. Les pays endémiques ont réduit la transmission de la filariose lymphatique par une stratégie d’administration massive de médicaments.
L’anophèle n’est pas seulement vecteur du paludisme, elle est aussi porteuse du ver « filaire » responsable de cette maladie. La piqûre de l’anophèle introduit les parasites à travers la peau. Les filaires se fixent dans les vaisseaux lymphatiques et provoquent des œdèmes en bloquant la circulation lymphatique. Les malades sont fortement stigmatisés du fait de leurs difformités, surtout en milieu rural où les superstitions sont vivaces. Isolées et fortement handicapées par leurs membres gonflés, les personnes atteintes se voient contraintes d’arrêter leur activité, entraînant une perte importante de revenus les reléguant dans une situation d’extrême pauvreté.
Narindra Rakotobe