Madagascar mise sur la promotion de l’économie bleue en vue de soutenir la croissance économique du pays.
La pêche et l’aquaculture constituent des secteurs porteurs générant des sources de revenu pour les communautés locales tout en pourvoyant des devises à la nation. En effet, une grande partie des produits halieutiques sont destinés à l’exportation. Ces deux secteurs font également vivre plus de 1,5 million d’habitants vivant le long du littoral, a-t-on appris. Et selon les statistiques publiées par le ministère de la Pêche et de l’Economie, plus de 32 000 tonnes de produits de pêche et aquacoles ont été exportées par la Grande île l’année dernière. La tendance est à la hausse, comparée à l’année précédente car le volume d’exportations de nos produits halieutiques se chiffrait à plus de 24 100 tonnes pour tous les produits confondus. Nous exportons en grande partie des conserves de thon avec une quantité de plus de 10 500 tonnes. Viennent ensuite les thons non transformés et les crevettes d’élevage avec une quantité avoisinant chacun les 4 100 tonnes.
Produits d’eau douce. En revanche, le pays a exporté environ 3 300 tonnes de crevettes sauvages l’an dernier. Les poissons, les poulpes et les crabes font également partie des produits halieutiques qui sont expédiés à l’extérieur. Les quantités exportées pour chaque produit s’élèvent respectivement à plus de 2 700 tonnes, à environ 2 000 tonnes et à peu près 2 900 tonnes. Les langoustes, les trépangs d’élevage et sauvages ainsi que les calmars sont en même temps des produits halieutiques qualifiés de luxe qui sont mis en vente par des opérateurs économiques locaux sur le marché international. Ce n’est pas tout ! La Grande île a exporté l’an dernier plus de 9,8 tonnes de caviars d’esturgeon. Ce sont des produits encore méconnus par la majorité de la population malgache. Les civelles, les cigales et les anguilles sauvages sont également expédiées à l’étranger. Dorénavant, une exportation des produits d’eau douce est en vue après avoir satisfait le marché intérieur. L’année dernière, près de 10 kg de poissons tilapia ont été exportés, d’après toujours les statistiques publiées par le ministère de tutelle.
Certificat sanitaire. Il est à noter que l’Autorité sanitaire halieutique (ASH), un organisme rattaché à ce département ministériel constitue une autorité compétente en charge de la sécurité sanitaire des produits de la pêche et de l’aquaculture. Elle délivre les agréments sanitaires des établissements manipulant ces produits halieutiques à l’exploitation tout en contrôlant les conditions d’hygiène de production, de transformation, de transport, de stockage et de distribution. Outre l’inspection sanitaire de l’infrastructure et du fonctionnement des usines des exploitants, l’ASH contrôle, entre autres, l’analyse des eaux utilisées pour les traitements des produits halieutiques ainsi que des taux de résidus de produits chimiques qui y sont contenus, avant de délivrer un certificat sanitaire, un document accompagnant les produits à exporter. A titre d’illustration, aucune trace de mercure ne doit être décelée dans les poissons, a-t-on indiqué.
Renforcer les capacités. Il est à rappeler que cette Autorité sanitaire a organisé dernièrement un atelier à Antsirabe en vue de renforcer les capacités de son équipe travaillant dans les dix postes d’inspection au niveau des régions éparpillées dans tout Madagascar. Antsirabe a été choisi pour accueillir l’événement en tant que « Ville d’Eau » ayant un potentiel en superficie d’eau douce. Dans le cadre de cet atelier, des échanges d’informations sur les textes réglementaires des pays partenaires ainsi que des partages d’expériences ont eu lieu. Ce qui permettra à tous les techniciens de l’ASH d’harmoniser les procédures de contrôle et d’inspection sanitaire des produits halieutiques destinés à l’exportation, sans oublier leur conformité par rapport aux textes réglementaires des pays destinataires.
Prospection de nouveaux marchés. Il faut savoir que Madagascar exporte des produits de la pêche et aquacoles vers 37 pays partenaires. En revanche, entre 60 et 70% de ces produits sont expédiés en Europe, a-t-on évoqué. La Grande île en exporte également dans d’autres pays comme les Etats-Unis, le Canada, l’Argentine, le Brésil, le Maroc, l’Inde, le Kenya, le Ghana, la Turquie, Taïwan, la Malaisie et l’Australie. La Chine a en même temps augmenté sa demande en importation de produits halieutiques provenant de Madagascar. La prospection de nouveaux marchés dans d’autres pays tels que l’Arabie Saoudite, est aussi envisagée.
Navalona R.