
Les chiffres avancés par le vice-président de la commission électorale nationale indépendante relatifs aux doublons des numéros de carte nationale d’identité sont-ils réellement crédibles ? Selon Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, il est pratiquement impossible que les problèmes liés aux numéros de ce document administratif concernent plus d’un million de personnes.
Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation fait part de son grand étonnement. Après les vagues créées par la déclaration de Thierry Rakotonarivo sur les doublons des numéros de carte nationale d’identité, le ministère en charge de la gestion de ce document administratif livre sa version des faits et désavoue les propos du vice-président de la commission électorale, lequel a affirmé devant la presse, vendredi dernier, que plus d’un million d’électeurs sont concernés par ces doublons. Selon Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, « il est pratiquement impossible que les numéros de carte nationale d’identité reviennent plusieurs fois et, de ce fait, il est difficile de croire que les chiffres qui ont été avancés par Thierry Rakotonarivo tiennent la route ». Le traitement de la délivrance du document au niveau des circonscriptions administratives suit une procédure bien huilée et en toute transparence, selon le ministre, « l’arrêtage quotidien des registres au niveau des circonscriptions permet aux agents du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation de vérifier régulièrement l’inscription afin d’éviter toutes formes d’erreur ». De ce fait, le ministère laisse entendre qu’il y a moins de chance qu’une erreur aussi colossale et grotesque se fasse dans le traitement de la carte d’identité nationale .
Partenaires techniques. Il est donc question de savoir les origines de ces chiffres énormes publiés par la commission électorale relatifs aux doublons dans les numéros de CNI. Du côté d’Anosy, le langage est ferme. Les chiffres ne viennent pas du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Aussi, faut-il savoir sous quel régime a été confectionnée la liste électorale utilisée lors de la présidentielle et des législatives. « Et s’il y avait eu de doublons de numéros de CIN, il faudrait poser la question plutôt aux responsables de ce régime », a déclaré le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation. « En tout cas, en ce qui nous concerne, nous n’avons passé aucune commande de carte nationale d’identité en 2018 », affirme ce dernier, qui a été placé à la tête de ce ministère en juin 2018 avec le consensus des différents acteurs dans la résolution de la crise que le pays a traversée la même année. Par ailleurs, selon toujours ce dernier, un atelier-bilan relatif au cycle électoral vient d’avoir lieu tout récemment, avec la participation de tous les acteurs, notamment les partis politiques, la commission électorale, les organisations de la société civile, la Haute cour constitutionnelle, tous les partenaires techniques et financiers… mais « personne n’a parlé de l’existence de ces chiffres énormes sur les numéros des cartes nationales d’identité ».
Informatisation. Les chiffres de la commission électorale sont-ils aussi crédibles ? Le ministre en charge de la gestion de la carte d’identité nationale n’y croit pas. Surtout si le vice-président de la commission électorale a subitement affirmé, vendredi dernier, que les cas de doublons de numéros de carte d’identité nationale ont été identifiés à Antananarivo et Toamasina. Une affirmation que le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation balaie d’un revers de main. « Depuis 2016, la gestion de la carte d’identité nationale a été informatisée pour Antananarivo et qu’il est donc pratiquement impossible d’avoir des numéros identiques », assène-t-il.
Rija R.