Le décès d’une fillette de 6 ans, mortellement blessée par un taxi-be à Behoririka mercredi dernier, a suscité une vive émotion chez le public. Cette mort tragique est le reflet des nombreuses anomalies dans le domaine du transport urbain à Antananarivo.
« Plus jamais ça »
Elle n’était pas qu’une victime anonyme. Elle était la fille, la petite sœur, la petite-fille de quelqu’un, la jeune élève adorable d’une maîtresse d’école, une camarade de classe… Mais les circonstances ont fait qu’elle a été fauchée par la mort si soudainement. Des voix condamnent sans procès la mère qui a tenu la main de sa petite fille tout en se précipitant pour pouvoir accéder à l’intérieur d’un taxi-be qui, lui, ne s’est pas vraiment arrêté à l’arrêt prévu à cet effet pour accueillir les usagers. Résultat : les usagers sont contraints de courir derrière le taxi-be et d’essayer de monter à bord, le véhicule encore en marche. C’est ce qu’ont fait la mère et la fillette qui voulaient accéder aux deux sièges passagers, à l’avant du véhicule. La mère est montée la première mais n’a pas réussi à maintenir fermement la main de sa fille au milieu des autres usagers. La fillette tombe et se retrouve écrasée par le véhicule. Gravement blessée, elle décède en chemin vers l’hôpital.
Ce drame remet en question la fiabilité de l’ensemble du système de transport urbain à Antananarivo. Les bousculades et les « mêlées » entre usagers aux heures de pointe, car pour monter à bord du taxi-be, la seule règle, c’est…qu’il n’y a pas de règle ! C’est la loi du plus fort et du plus rapide. Au diable les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes handicapées. Et que dire de ces chauffeurs de taxi-be qui ne s’arrêtent pas aux abribus, craignant que les papiers de leur véhicule ne soient retirés par les agents de police de la circulation, au motif d’avoir « trop tardé » à un arrêt lorsque les chauffeurs laissent le temps aux usagers de descendre et de monter normalement. Autant de scènes devenues banales qui n’ont pourtant rien de « normal ». Elles ne sont pas étrangères à ce drame. Maintenant, qu’y a-t-il à faire pour qu’il n’y ait « plus jamais ça » ?
Hanitra R.




