Le Premier ministre sera-t-il issu de la majorité relative ou de la majorité parlementaire ? Les négociations récentes, en particulier avec le Mapar, favorisaient la nomination d’un Premier ministre qui aurait leur accord. Il est cependant exclu que le président de la République revienne vers Haja Resampa qu’il a déjà reçu mais qui, apparemment, ne correspondrait pas du tout au profil demandé pour conduire la politique générale de l’Etat fondée sur la réconciliation nationale. Le Dr Jules Etienne que la plate forme pour la majorité présidentielle avait présenté n’a pas non plus été nommé. Les motifs de l’hésitation du président de la République restent inconnus mais ils ne peuvent qu’être liés aux négociations avec les députés.
Un PM qui rassure
Le Dr Jules Etienne, s’il faut le rappeler, est l’un de ceux qui avaient présenté Hery Rajaonarimampianina comme candidat de remplacement à la présidentielle après le rejet de sa candidature. D’autres noms de « premiers ministrables » ont circulé par la suite. Ils témoignent la marge de manœuvre donnée par les différentes forces en présence au président de la République pour nommer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce Premier ministre tant attendu pourrait être nommé avant le départ à l’étranger du président de la République. Les bailleurs de fonds qui se préparent à recevoir ce dernier ont besoin d’être rassurés. Les Etats- Unis, en premier, misent sur la réconciliation et la stabilité à Madagascar. Leur démarche s’inscrit dans une politique redéfinie par le Président Obama pour l’Afrique se fondant sur la sécurité, la démocratie et le développement. Il s’agit pour les Américains de faire désormais beaucoup plus que l’AGOA. Dans cette optique où la sécurité entre en ligne de compte, les Etats-Unis ne tolèrent plus les régimes au pouvoir inconstitutionnels. Ils apporteront tout leur appui aux dirigeants issus d’élections crédibles. La France est aussi sur cette longueur d’onde de la sécurité dans sa politique africaine. Elle envisage de former 20 000 soldats africains chaque année et de renforcer son aide au développement. Bref, tous les partenaires de Madagascar ont accueilli favorablement l’avènement de la nouvelle République. Le premier périple à l’étranger du président de la République est par conséquent d’autant plus important qu’il introduira de nouveau notre pays dans le concert des nations. L’acquisition de la reconnaissance du FMI et de la Banque Mondiale ne peut qu’ouvrir les portes de la coopération internationale et du développement. La situation malgache est critique au plan économique. La pauvreté s’est approfondie. Le président de la République gagnerait de l’avis des observateurs, à négocier avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux qu’il rencontrera, l’équivalent d’un « plan Marshall » pour le sauvetage et la refondation du pays.
Zo Rakotoseheno