
Le PMATG ou Projet Multisectoriel d’Assistance Technique ciblée et de Renforcement des Capacités dans le domaine du Genre à Madagascar et aux Comores financé par la Banque Africaine de Développement (BAD), a été approuvé par la lettre d’accord en date du 16 décembre 2015. Ce projet qui prend fin cette année a fait l’objet d’une réunion de la Commission de l’Océan Indien hier à l’hôtel Carlton Anosy.
Le PMATG vise l’appui à l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, la réduction ou l’élimination des violences basées sur le genre, mais aussi le renforcement des capacités des femmes rurales et des jeunes sur le développement durable et la sécurité alimentaire. « A Madagascar, 30% des femmes seulement sont dans le secteur formel », nous a dit Noro Ravaozanany, experte sur la question du genre au sein de Focus Development Association. Or, si on veut que le droit de tous soit égal, il faut que les femmes puissent jouir des mêmes droits que les hommes. Et pour cela, l’équipe du PMATG a fait une tournée nationale pour recueillir différents avis dans le but d’élaborer des projets de loi-cadre pour l’égalité entre les femmes et les hommes aux Comores et à Madagascar. Ces projets de loi en cours d’élaboration devront être soumis aux assemblées nationales de chaque pays pour adoption conformément aux règles en vigueur dans chacun de ces pays. Cela représente un instrument de taille pour la réalisation des engagements pris au niveau international et parvenir à l’égalité de droit des sexes à Madagascar d’ici 2030.
Les femmes toujours lésées. La place de la femme dans la société malgache est encore un sujet à débattre. Si certains disent que la femme a toujours occupé une place importante dans la société malgache qui serait à la base matriarcale, d’autres trouvent que certaines expressions ancestrales ont tendance à la placer en dessous de l’homme pour ne citer que « Ny lehilahy tsy mba ratsy » ou encore « Arahabaina fa nahazo zanaka lahy, nahazo izay niriana ». Pour le directeur général au sein du ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme (MPPSPF), le Dr. Rova Rabetaliana, la situation actuelle montre que la femme reste encore très lésée comparée à l’homme en parlant de droit. « La situation actuelle ne met pas la femme et l’homme sur un même pied d’égalité. Dans le milieu de l’entrepreneuriat, les femmes sont très peu représentées, même chose dans le milieu de l’éducation, souvent la petite fille doit souvent s’arrêter au niveau de la classe de septième, contrairement au petit garçon qui peut poursuivre ses études. Et ce, sans parler de certains métiers qui sont considérés dans la culture populaire comme réservés à la gent masculine», nous a-t-elle expliqué. Le DG du MPPSPF a également fait remarquer qu’il y encore quelques années, aucune femme n’a été nommée chef de région. Selon cette dernière, tous ces signes prouvent qu’il existe encore une inégalité flagrante des droits des hommes et des femmes à Madagascar.
Anja RANDRIAMAHEFA