
Ce samedi 14 décembre, plus d’une centaine de jeunes est venue assister à ce tournoi poétique. « Une finale qu’il ne faut pas rater car les participants sont tous des poètes talentueux »a dit Mamy un fidèle du slam malagasy.
Quatre villes de Madagascar ont été qualifiées lors de la finale qui s’est déroulée à L’IFM Analakely. Mahajanga, Antananarivo, Sambava et Tuléar étaient les quatre équipes qui se sont succédé sur scène pour séduire le cœur des jurys. Après la délibération des membres des jurys, le trophée a été attribué à l’équipe de Tuléar avec 99,1 points. L’équipe de Fayannah de Mahajanga a été médaillée d’argent tandis que celle d’Andriamisetra a été en troisième position.
Concernant l’épreuve individuelle, le poète Conan gagne son billet d’avion pour Paris en juin 2020. Le jeune homme participera à la coupe du monde du Slam. Le slameur de Toamasina Louche est à la deuxième position alors qu’Anmezic et Andriamisetra sont en troisième position.
Comme tout le mouvement littéraire contemporain, le Slam se singularise par une réelle diversité. Cette discipline démontre non seulement la richesse culturelle et artistique mais elle permet de saisir les attentes et les inquiétudes d’une jeunesse dynamique et mobilisée. Le slam vise avant tout à amuser, à détendre. Les artistes mènent adroitement le sérieux et l’ironie. Les slameurs savent souvent manier les mots car par leurs descriptions, ils savent « décortiquer les choses » pour les présenter sous un aspect tout à fait inhabituel qui éveille la conscience des auditeurs. Corruption, environnement, amour sont les messages dominants des poètes urbains qui ont participé à la finale.
Le parler des régions, un autre style d’expression. Nombreux étaient ceux qui pensaient que le Slam ne s’acclimaterait pas à la langue malgache. Beaucoup pensent que les slameurs malgaches ont une difficulté de s’exprimer parce que la langue de Rabearivelo est difficile à prononcer et que les syllabes sont variés et difficiles à saisir. Des poètes comme Andriamisetra, Bali et autres ont montré leur aisance. Les représentants des régions ont fait découvrir au public tananarivien leur language. Slamer en parler sakalava, tandroy, betsimisaraka est devenu en vogue ces dernières années. Non seulement ces variantes sont riches en vocabulaire, mais elles sont expressives. Elles reflètent également la réalité que vivent les poètes des autres régions.
Iss Heridiny