
Le tribunal de Fianarantsoa devrait dénouer cette affaire qui a confirmé les abus perpétrés par un collaborateur d’un élu local à Ihosy. La Police nationale est cette fois-ci victime.
Cette affaire a fait du bruit, et sur les réseaux sociaux elle a provoqué une vague d’indignation. Un « assistant parlementaire » à Ihosy a agressé, vendredi dernier, le directeur régional de la Police nationale d’Ihorombe dans le cadre d’une fête organisée par le ministère de la Justice. Ce collaborateur du député d’Ihosy, connu pour ses abus, célèbre également pour ses comportements déplacés dans cette circonscription, a été vite dénoncé après son coup. En fait, il a giflé publiquement, devant les convives de la soirée, le haut responsable de la Police nationale, au nez et à la barbe des autres autorités publiques présentes à la fête.
Justice. Les dénonciations fusent sur les réseaux sociaux. L’auteur des coups contre le commissaire divisionnaire de police, qui n’est autre que, rappelons-le, l’ancien assistant d’un député d’Ihosy devenu sénateur, a été vite interpellé par les éléments des forces de l’ordre locales. Il est traduit devant la justice pour répondre de ses actes. Pour certains, l’on a cru à la fin du parcours de cet « assistant parlementaire » qui serait trop habitué aux abus de toutes sortes. Hier, l’attroupement devant la justice à Ihosy, a vite été dispersé par les forces de l’ordre. Dans la foulée, une décision du procureur général de Fianarantsoa a dessaisi, hier, le tribunal d’Ihosy, de cette affaire.
Natifs. « Pour préserver l’ordre public et l’intégrité physique de l’inculpé et pour une bonne administration de la justice, la compétence de votre juridiction est retenue pour l’instruction de cette affaire ,» a justifié le procureur général de Fianarantsoa. Hier, en effet, l’ « assistant parlementaire » a été exfiltré dans les locaux du tribunal d’Ihosy pour être transféré, en début de la soirée, vers Fianarantsoa. Des renforts d’éléments issus du Bataillon Inter-Armes de l’Armée basé à Ihosy ont été nécessaires pour renforcer l’intervention de la police locale durant cette exfiltration. Car le cas de ce collaborateur d’un député local a mobilisé du monde qui a manifesté de la lassitude aux faits et actes de ce dernier. En revanche, il a reçu le soutien d’une association des natifs de sa région d’origine, tandis que d’autres craignent aussi que l’affaire soit étouffée et que l’assistant parlementaire soit acquitté de ses actes.
Condamnation. Quoiqu’il en soit, l’affaire a fait sortir l’amicale des commissaires de police de son silence. Dans une déclaration publiée hier, cette association des hauts gradés de la police nationale « condamne toutes formes d’outrage et d’agression physique à l’endroit d’un représentant de l’Etat ». Il s’agit notamment, selon cette association, de l’acte perpétré par cet « assistant parlementaire » envers un officier supérieur de la Police nationale à Ihosy. Pour les commissaires, « c’est l’autorité de l’Etat et la valeur même du maintien de l’ordre qui sont foulées au pied » dans cette affaire. Dans ce cas, les commissaires de police exhortent « l’application des textes en vigeur ».
Rija R.