La semaine dernière était assez houleuse. Entre la nomination du Président de la délégation spéciale et une vidéo inattendue de la part du maire élu démocratiquement, la population d’Antsiranana ne sait sur quel pied danser ! Ce qui s’est passé le lundi 10 février était encore plus émouvant.
À 7h45, Radovola Rakotobe a été arrêté. Dans l’intention d’appeler la population à la grève, cet enseignant de l’IST-D a vu son plan contrecarrer. Les passants, la population de Diego statiquement impuissant accompagnaient le véhicule où se trouvait le résistant des yeux.
La vie continue malgré
Quoique l’on dise, la voix de Diego n’a pas été prise en compte. Bien entendu, cela est le début de la rupture entre les Antsiranais et le régime en place, car ces premiers sont entièrement persuadés qu’ils sont insignifiants aux yeux de ce dernier. « Même si l’ancien maire a eu un problème judiciaire, il devrait suivre à la lettre la loi. Il a fallu attendre six mois », explique un juriste préférant taire son nom. Six mois, c’est trop long ! Alors, les techniciens et les autorités compétentes ont pris un raccourci pour l’intérêt supérieur de Diego qui a tant attendu. Légitime ou pas, telle est la décision… Toutefois, la réaction soudaine de Djaovojozara a fait naître un espoir pour certains, pendant que les sceptiques ne veulent plus en parler. « Nous ne pouvons rien faire. Cette décision était prévisible. L’Etat a tranché. Voilà », s’exprime Ralay, un marchand. Au moins, lui, il est réaliste. Un œuf ne se mesure pas à une pierre !
Ping-pong politique
Lemercredi 05 février, le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune Urbaine d’Antsiranana a été désigné, il s’agit de Tina Edmond… Vers 7 heures du matin, alors que la population de la ville du Varatraza se replonge dans son train-train habituel, les intendants venaient de faire siéger une personnalité qu’elle n’a guère élue. À 9h30, le bruit s’est répandu. Effectivement, c’est le choc. Après une heure, l’étrange nouvelle défile sur le fil d’actualité des réseaux sociaux. Les convaincus de Jean-Luc Désiré Djaovojozara restent statiques, bien qu’une amère colère envahisse leur cœur. Que faire ? Sur les réseaux sociaux, les commentaires pleuvent.
Le dimanche 9 février dernier, Jean-Luc Désiré Djavojozara a balancé deux vidéos sur Facebook. La première a été diffusée à 11h, la seconde vers 15h30. « J’ai fait une requête le 6 février… Le PDS ne doit pas exercer ses fonctions à partir de Lundi (hier). En cas de refus, ce sera une usurpation de fonction », a-t-il précisé. En ce qui concerne son absence, l’homme fort de la ville du Varatraza a tout simplement dit, «Mamy ny aiñy » littéralement « Je n’ai qu’une seule vie ». Ainsi, les observateurs et les politistes de rue suivent de près l’état des choses. Cette semaine est encore longue. Tout peut basculer en un seul claquement de doigts.
En outre, le nouveau PDS doit avoir la tête sur les épaules… larges, pour gérer de multiples problèmes. Sans parler des ordures inondant les quartiers défavorisés et l’inauguration de Bazary Kely, d’autres dossiers bien ficelés feront partie de la mission de cet ancien chef du service contentieux.
Bref, ce n’est que de la politique. Une affaire farfelue qu’un citoyen lambda n’arrive plus à comprendre. C’est un show, un spectacle pour susciter la curiosité. Faudra-t-il rappeler que les hommes politiques malgaches de nos jours sont des acteurs ! Ô combien de partisans se font vider de leur sang en vain. Puis, après quelques années, les soi-disant belligérants s’embrassent comme des amis de longue date !
Iss Heridiny