Que ce soit à New-York ou à Washington, les hauts responsables qui se sont entretenus avec le président de la République n’ont pas manqué de l’encourager dans sa volonté de poursuivre la réconciliation sans laquelle la stabilité politique ne serait qu’un objectif vide de sens. Jusqu’à présent, les efforts en ce sens, n’ont pas vraiment été significatifs. Les plus célèbres prisonniers politiques ne sont pas encore amnistiés. De même, des exilés politiques ne peuvent toujours pas rentrer et franchir les frontières dans la sérénité comme tous les gens libres de circuler. La menace d’arrestation pèse encore sur Marc Ravalomanana au point que celui-ci ne peut rentrer sans garantie de sécurité. Le Président de la République ne lui accorde pas autant d’intérêt que pour les vingt millions de Malgaches dans sa recherche d’apaisement politique. Toujours est-il que le signe le plus encourageant de réconciliation de cette année que l’on retient volontiers et qui n’a pas manqué de faire la joie du président de la République est la présence du Dr Jean Louis Robinson battu aux élections présidentielles, à son investiture.
Politique d’ouverture
La politique d’ouverture du président de la République favorisera davantage la réconciliation nationale. Il prévoit en effet, à son retour au pays de nommer le Premier ministre et de former un gouvernement d’union nationale qui sera conforme à sa déclaration. S’entourer de compétences de tous bords pour renforcer l’unité nationale et créer un Madagascar de l’excellence. Malgré son absence, les tractations politiques continuent à cette fin pour que le visage du nouveau gouvernement reflète la nation entière. L’on ne sait cependant vers quelles forces politiques l’Exécutif se tournera-t-il pour former ce gouvernement. Et combien de ministères auront les entités comme le Mapar dont la prétention est d’obtenir le maximum de portefeuilles. Surtout si Mahazoarivo ne lui est pas accordé. De même, qui des partis politiques ayant obtenu ou pas de sièges à l’Assemblée nationale, seront représentés au gouvernement ? Les spéculations sur la composition du gouvernement sont un vrai casse-tête chinois au niveau de la classe politique. Mais une chose est sûre, la volonté d’union nationale est au rendez-vous. Même la mouvance Ravalomanana espère avoir des postes au gouvernement après qu’elle ait affirmé son soutien sans ambiguïté au président Hery Rajaonarimampianina. Bref, la volonté de réconciliation guidera toutes les démarches. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, est conscient de sa grande importance lorsqu’il souligne « la nécessité de poursuivre la réconciliation, les politiques inclusives et les réformes pour consolider la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et la promotion d’une reconstruction économique équitable ».
Zo Rakotoseheno