Dans une analyse récente, l’ONG Ivorary a émis des critiques à l’égard de la nouvelle politique générale de l’Etat (PGE) présentée par le Premier ministre, Christian Ntsay, devant le Parlement la semaine dernière. La principale remarque de l’ONG réside dans la réduction drastique du nombre d’engagements, passant de 13 à seulement 3 axes stratégiques. Les trois axes stratégiques mis en avant, à savoir le capital humain, l’industrialisation et la gouvernance, sont jugés comme des choix évidents par l’ONG. « Le changement le plus marquant réside dans la réduction du nombre d’engagements : il est passé de 13 engagements à 3 axes stratégiques. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi » soutient l’ONG. Bien que ces domaines soient indéniablement importants, Ivorary déplore, toutefois, le manque de détails concrets sur la manière dont le gouvernement entend les aborder et les mettre en œuvre. « Espérons que l’Exécutif pensera à élaborer le plan de mise en œuvre de la nouvelle politique générale, moyennant des indicateurs mesurables pour permettre à la nouvelle législature à venir de jouer pleinement son rôle », déclare l’organisation dans son analyse. L’absence du terme « Velirano » dans le contenu de la PGE est également relevée par l’ONG, qui y voit un signe de maturité politique mais aussi « une prise de conscience des difficiles concrétisations des politiques publiques » selon l’ONG.
Non productives
Par ailleurs, l’ONG déplore le manque de transparence et d’engagement concret du gouvernement envers les citoyens, notamment en ce qui concerne le Plan Émergence Madagascar (PEM) qui n’a pas été rendu public jusqu’à fin 2023. Ivorary appelle, en effet, à une élaboration plus rigoureuse du plan de mise en œuvre de la nouvelle PGE. Les critiques de l’ONG s’appuient, d’ailleurs, sur les résultats du BAROCI 2022 (Baromètre Citoyen), qui révèlent une faible réalisation des engagements pris par le gouvernement lors du mandat précédent, avec seulement 13% de réalisation et un score de redevabilité négatif. Les principales réalisations citées, telles que les infrastructures « manara-penitra », sont jugées comme étant « non productives » et insuffisantes pour stimuler la croissance économique du pays.
Recueillis par Rija R.