Communale à Antananarivo : Une revanche pour les partis de l’opposition

Le mandat du maire de la Commune urbaine d’Antananarivo a pris fin ce mercredi. Bien qu’aucun calendrier n’ait encore été fixé, les états-majors politiques ont déjà les yeux rivés sur les prochaines échéances électorales.

Avoir un casting solide

C’est le grand défi qui s’impose aux différentes écuries qui veulent aligner leur poulain à la prochaine course à la mairie de la capitale. Avec le mandat du premier magistrat de la ville qui a pris fin ce mercredi, rien ne les empêche déjà d’avoir ce grand rendez-vous dans leur ligne de mire, même si toutes les spéculations indiquent la tenue des élections législatives anticipées avant les communales. Des prétendants commencent d’ailleurs à émerger, surtout dans le camp de l’opposition où cette compétition constitue forcément une revanche après les élections présidentielles qui ont reconduit Andry Rajoelina au pouvoir et les soubresauts politiques du mois d’octobre et novembre dans la capitale.

Spéculations

Le nom de l’ancien président Marc Ravalomanana a été maintes fois cité comme étant le grand favori pour reprendre la tête de la capitale, un tremplin pour la reconquête du pouvoir qu’il a amorcée depuis le début de l’année 2023. L’ancien locataire d’Iavoloha et non moins dernier élu de la capitale du siècle dernier, après la communale de 1999, malgré les différentes spéculations sur sa possible participation à la course à la mairie de la capitale, a fait entendre que cela ne s’inscrit pas dans ses projets. « Ma préoccupation est de sauver Madagascar et je ne me vois pas à la tête de la Commune Urbaine d’Antananarivo », a-t-il confié. Rina Randriamasinoro, secrétaire général du parti Tiako i Madagasikara et candidat malheureux à la communale de 2019, est bien placé pour porter le fanion de l’ancien parti fort malgré les différents noms qui circulent dans le camp Ravalomanana. En tout cas, le Tiako i Madagasikara aura son mot à dire pour la prochaine communale, à moins qu’il ne fasse une erreur de casting.

Popularité

Certains bruits auraient également avancé le nom de Tahina Razafinjoelina qui aurait l’ambition de devenir le prochain premier magistrat de la ville des Mille. Le numéro Un du Firaisankinan’ny Tia Tanindrazana aurait, selon les explications fournies, profité du mouvement du Collectif des candidats pour booster sa cote de popularité. En tout cas, le candidat malheureux des dernières présidentielles a pu séduire le milieu intellectuel et la classe moyenne mais dans les quartiers populaires de la capitale, ses chances restent limitées. De plus, pas plus tard que ce mercredi, Tahina Razafinjoelina a renouvelé son attachement aux causes du Collectif des candidats. Pour lui, ce qu’il faut faire, dans l’immédiat, c’est de se mettre d’accord sur la façon dont on compte développer le pays. Tout indique que la communale ne s’inscrit pas, pour l’instant, dans l’agenda de Tahina Razafinjoelina.

Conditions

Si dans le camp Rajoelina le temps est encore à la formation de la nouvelle équipe gouvernementale, l’opposition campe sur ses positions et n’accepte pas de reconnaître les élections présidentielles, tout en ayant un autre œil rivé sur les législatives et les communales à venir. Quoi qu’il en soit, ces rendez-vous constituent une revanche pour l’opposition. En effet, dans sa déclaration du 18 décembre, le Collectif des candidats a indiqué être prêt à affronter toutes les élections si toutes les conditions sont réunies pour avoir des élections propres, transparentes et acceptées par tous.

Julien R.