En attendant la rentrée politique du Collectif des candidats, la position de l’opposition se dessine de plus en plus par rapport aux communales et aux législatives à venir.
« Qu’ils organisent au plus vite les élections législatives s’ils osent ». Le ton est donné et le défi est lancé par le député d’Ambatondrazaka Fidèle Razara Pierre lors de la reprise du Talk Show Miara-Manonja sur les ondes de l’AZ-Radio, hier. Après près d’un mois de trêve politique, les animateurs du Miara-Manonja reviennent avec en perspective la suite de la lutte pour les mois et les années à venir. « Si nous ne réagissons pas dès maintenant, c’est parti pour cinq ans d’opposition », a annoncé la députée du Premier arrondissement Hanitra Razafimanantsoa qui a confié que « la tenue de l’élection présidentielle malgré les revendications du Collectif des candidats soutenu par les parlementaires et les autres forces vives n’est pas un échec ni une erreur de stratégie ». « Les communales et les législatives devraient constituer le deuxième tour de cette présidentielle pour l’opposition », a, quant à lui, poursuivi l’élu d’Ambatondrazaka.
Élections de proximité
L’opposition semble déjà tourner la page de la dernière élection présidentielle. Fidèle Razara Pierre et Hanitra Razafimanantsoa invitent les partisans de l’opposition à s’inscrire sur les listes électorales et à rester concerné sur l’organisation des élections à venir. « Il s’agit des élections de proximité. Elles sont faciles à surveiller et à observer », a poursuivi l’élu du Premier arrondissement de la capitale qui a exhorté l’opposition à prendre des décisions consensuelles. « Personne ne peut plus se prétendre neutre, il faut échafauder ensemble une stratégie pour bien coordonner toutes les actions », a-t-elle affirmé avant d’avancer qu’ « aucune loi n’exige qu’un candidat aux élections législatives doit être de nationalité malgache contrairement à l’élection présidentielle ». Une façon pour elle de soutenir que les communales et les législatives sont une bataille que l’opposition devrait livrer au risque de laisser champ libre au régime.
Assainissement
Dans le camp du Collectif des candidats, à la sortie de la présidentielle, chacun continue à soutenir que son cap n’a pas changé d’un iota. En attendant la réunion annonçant sa rentrée politique, leurs partisans se sentent sans repère quant à la poursuite de la lutte. Pas plus tard que ce vendredi, Roland Ratsiraka, numéro Un du parti Malagasy Tonga Saina et non moins membre actif de cette coalition de l’opposition a fait entendre qu’ « il n’est pas encore temps de parler des élections à venir ». Les leaders du Collectif des candidats restent campés sur la nécessité de procéder à l’assainissement du processus électoral, condition sine qua non de leur participation à ces élections qui devraient être « propres, libres et acceptées par tous », selon leurs explications.
Prêts
Le défi pour l’opposition est ainsi de trouver les meilleurs candidats. Législatives ou communales, une nouvelle coalition afin de confectionner des listes est déjà en gestation. En tout cas, les plus en vue dans le camp du Collectif des candidats depuis le début de l’année reste le parti Tiako i Madagasikara (TIM), le Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (HVM) et tout récemment le Malagasy Tonga Saina (MTS). Lors de la présentation des vœux du RMDM, ce samedi, Rivo Rakotovao, président national du HVM, a donné sa position par rapport aux élections communales et municipales. « Les maires et les conseillers sont en fin de mandat, pourquoi ne pas procéder aux élections ? Avec une telle situation, des maires risquent de se retrouver en prison », se demandait-il. Lui d’enchaîner que « Nous sommes prêts à affronter les élections mais que les règles soient claires ».
Julien R.