Outil méconnu mais stratégique, l’évaluation CPIA 2025 de la Banque mondiale dresse un état des lieux des politiques publiques des pays bénéficiaires de l’IDA. Madagascar affiche encore des progrès timides et des réformes à consolider.
Entre avancées économiques et institutions encore fragiles. C’est la position dans laquelle, Madagascar est située, selon le rapport 2025 de la Banque mondiale publié au mois de juillet. Ce document sur l’évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA) est un outil qui mesure la qualité des politiques publiques dans 77 pays bénéficiaires de l’Association internationale de développement (IDA). Cet indice, encore peu connu du grand public, est pourtant déterminant : il influence directement l’accès aux financements concessionnels et reflète la capacité des États à conduire des réformes favorables au développement. Pour Madagascar, le constat est contrasté. Avec une note globale de 3,2 en 2024, le pays se situe au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne pour la gestion économique, mais reste en retrait sur d’autres fronts. Les performances stagnent, sans amélioration notable par rapport à l’année précédente
Handicapé
Le rapport souligne plusieurs initiatives positives : la mise en place d’un comité de suivi des risques budgétaires, le lancement d’un portail d’information sur le commerce destiné à faciliter les échanges, ou encore la mise à jour de la carte nationale de la pauvreté grâce à de nouvelles données. Dans le domaine environnemental, la réforme du comité interministériel vise une meilleure coordination des actions. Cependant, ces avancées ponctuelles ne masquent pas les faiblesses structurelles. Le rapport évoque, pour la Grande-île, une faible qualité des institutions publiques, lenteur dans la mise en œuvre des réformes et difficultés persistantes en matière de protection sociale et d’équité. Sur ces dimensions, Madagascar affiche des scores inférieurs à la moyenne régionale. Par ailleurs, la CPIA rappelle que la qualité des politiques publiques n’est pas une abstraction. Elle conditionne la croissance, la lutte contre la pauvreté et la confiance des investisseurs. Pour espérer capter davantage de ressources et accélérer son développement, Madagascar doit donc consolider ses institutions et rendre ses réformes plus efficaces… Un défi de gouvernance qui reste entier.
Antsa R.