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mardi, mai 13, 2025
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Port de Toamasina : Reprise des services de dédouanement

Après les conférences de presse organisées par le Syndicat des employés de la Douane (SEMPIDOU), le Ministère des Finances et du Budget (MFB) sort également de son silence pour expliciter la situation de la Douane en grève. Le ministre Gervais Rakotoarimanana et son équipe ont tenu une rencontre avec la presse, hier soir. Interview.

 Midi Madagasikara (MM). Quelle est la situation exacte de cette grève de la Douane ?

MFB. Nous ne nous sommes pas prononcés avant que les grévistes ne donnent leur version aux médias, car leur revendication n’est toujours pas très claire, malgré les discussions entreprises. Au départ, la requête du SEMPIDOU concernait le mode de calcul du reliquat des remises. Ensuite, durant les discussions, leurs versions ont constamment changé. Par ailleurs, certaines primes réclamées par le syndicat ont déjà été payés. Certes, le Ministère ne campe pas sur une position mais a déjà entrepris des démarches et émis une proposition. Une autre rencontre avec les grévistes se tiendra lundi prochain.

  1. Ces grévistes parlent de répression, suite à la sortie de l’instruction émise par le Ministère. Qu’est-ce qui justifie cette lettre d’instruction ?

MFB. Il y a erreur. Ces grévistes se réfèrent au Code de travail, alors que nous sommes dans le secteur public et non dans le secteur privé. Dans cette situation, c’est le Statut des fonctionnaires qui est en vigueur. Personne ne peut contester le droit de grève, qui est fondamental. Mais l’article 3 de la Constitution précise que « Le droit de grève est reconnu et s’exerce dans les conditions fixées par la loi ». Ce droit n’est pas absolu car il comporte des limites. L’Ordonnance 060-149 indique que les fonctionnaires occupant un emploi de direction et ceux classés dans les catégories A et B ne peuvent faire la grève, en vue d’assurer le respect des droits d’autrui, l’ordre public et la continuité du fonctionnement des services publics. Les inspecteurs et contrôleurs de douane se trouvent dans ces catégories. Nous devons prendre les mesures nécessaires pour que les services publics soient assurés. En outre, certains employés de la Douane veulent travailler mais sont menacés par les grévistes. Tout comme le droit à la grève, il faut aussi respecter le droit de travailler.

  1. Justement le secteur privé s’est manifesté face aux blocages de leurs marchandises. Des mesures ont-elles été prises ?

MFB. Nous avons pris les mesures nécessaires. Le DG des Douanes s’est rendu au Port de Toamasina, pour faire en sorte que les services publics soient assurés. Et aujourd’hui, c’est le cas. Même si le SEMPIDOU a toujours martelé que la Douane est en grève, des employés reprennent déjà petit à petit leurs postes. Il faut savoir que l’intérêt de la Nation est en jeu.

  1. Quels sont ces enjeux ?

MFB. Les impacts sur les recettes de l’Etat ainsi que les conséquences dramatiques sur les activités du secteur privé et sur l’économie entière ont déjà été évoqués. A part cela, il faut aussi considérer les grands efforts fournis par Madagascar, pour avoir les approbations du FMI, de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD), sur les différents programmes et financements pour le pays. Ce serait dommage de mettre tout cela en péril pour une histoire de grève. Bloquer et saboter l’économie représente un dérapage qui peut coûter cher à la Nation. C’est pour cela que nous continuons de sensibiliser les grévistes à considérer cet aspect, face à leurs intérêts. Par ailleurs, il y a plusieurs façons de réclamer les avantages. La prise en otage de l’économie n’est pas la seule voie.

  1. L’instruction émise par le Ministère comporte une suspension de rémunération. Est-ce légal ?

MFB. Si cette instruction comporte un élément illégal, nous l’annulons tout de suite. Mais la loi précise que la grève ne donne pas droit à rémunération. Ce n’est pas une sanction et cela ne porte pas atteinte au droit de grève, mais la rémunération est une conséquence des services faits, d’après la loi en vigueur. Il est logique que ceux qui ne travaillent pas ne soient pas rémunérés par l’argent du peuple.

Recueillis par Antsa R.

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