
Dix mois après le lancement des travaux d’extension du Grand Port, la SPAT (Société du Port à Gestion Autonome de Toamasina) affiche une réalisation impressionnante. Aujourd’hui, les travaux avancent à grand pas avec un achèvement de 25%.
Le calendrier est parfaitement respecté par le consortium d’entreprises composé de PENTA Océan et de DAHIO Corporation, chargé de l’exécution des travaux. C’est ce qu’a affirmé Samuel Ranaivojaona, directeur du développement et de l’aménagement portuaire de la SPAT. Avec un financement prévisionnel de 639 millions USD dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence de Coopération japonaise JICA, le port de Toamasina bénéficie aujourd’hui du plus important financement consacré à la construction d’une infrastructure publique réalisée à Madagascar après l’indépendance. D’après les explications, la mise en œuvre du projet est divisée en deux phases, appelée Package I et Package II. « C’est le Package I qui a démarré en avril et qui devrait durer 30 mois. Il comprend le remblayage de dix hectares sur le récif Hastie et la fabrication de 3600 unités de blocs de béton appelés Dolos, pesant 35 et 50 tonnes chacun. Dans un premier temps, la nouvelle terre-plein accueillera d’abord le chantier de fabrication des Dolos mais à terme, il servira de zone de stockage de conteneurs. Quant aux blocs de bétons géants, ils serviront à prolonger de 345 mètres supplémentaires la brise- lame déjà existante », a expliqué le directeur Samuel Ranaivojaona.
Travaux. Sur le chantier, près de 300 personnes s’activent déjà quotidiennement dans la réalisation des travaux. Outre une poignée de techniciens japonais, tous sont des Malgaches, la grande majorité issue de la région de Toamasina, le recrutement local faisant partie des exigences imposées par la SPAT aux entreprises qui exécutent les travaux. Par ailleurs, le vaste terrain né du remblayage sur le récif Hastie qui deviendra le futur terre-plein commence également à prendre forme. D’après les informations, le Package II devra démarrer juste après la fin du Package I au cours de l’année 2020. A noter que l’appel à manifestation d’intérêt pour choisir les entreprises qui vont l’exécuter, a déjà été lancé au mois d’octobre de l’année dernière. « Lorsque cette deuxième phase démarrera, les besoins en mains d’œuvre et en techniciens devront connaitre une augmentation importante. Il en est de même pour les besoins en services et de sous-traitances qui devront bénéficier aux entreprises locales », a indiqué le représentant de la SPAT.
Opérationnel. Selon la SPAT, les cinq hectares de nouvelle aire de stockage seront bientôt opérationnels. A noter que le projet d’extension initié avec les japonais comprend la construction d’une nouvelle aire de stockage de dix hectares pour les conteneurs devra être achevé en 2022. « Avec une croissance annuelle de 10% du volume de marchandise conteneurisée qui transitent au port de Toamasina, les infrastructures existantes risquent d’être complètement saturées bien avant. Voilà pourquoi la Société du port à gestion autonome de Toamasina a décidé d’initier avec ses propres moyens la construction d’une nouvelle aire de stockage d’une surface de cinq hectares. Lancés l’année dernière, les travaux sont déjà presque achevés aujourd’hui et devront même être inaugurés bientôt. Cette nouvelle infrastructure permettra de soulager, à court terme, le problème d’engorgement, qui peut affecter grandement le service au port de Toamasina et pénalise les usagers », ont expliqué les responsables.
Durable. D’après Namiki Hiromi, Team Leader sur le chantier, ces infrastructures nouvellement construites auront la même qualité que celles des ports japonais. Quelques techniciens japonais sont d’ailleurs présents sur le chantier des travaux d’extension. Selon Namiki Hiromi, le principal responsable de l’équipe, le rôle de ces techniciens étrangers consiste surtout à veiller à ce que la qualité des constructions respecte les normes les plus rigoureuses dans le domaine portuaire. Selon lui, toutes les infrastructures qui seront construites auront la même qualité que celles existantes dans les ports japonais.
Efficience. Le projet d’extension du Port de Toamasina inclut également plusieurs volets. Une cellule anticorruption (CAC) accompagne le projet. « C’est une grande première à Madagascar. Le rôle de la CAC consiste à éviter que la corruption pollue ce projet historique, qui devra faire la fierté de Madagascar. La cellule supervise donc tous les points susceptibles d’être touchés par la corruption, à l’exemple des procédures de passation de marché, ou le recrutement du personnel », a affirmé Tsifoina Andrianarivelo, président de la CAC. En ce qui concerne l’environnement, des cahiers de doléances sont à la disposition de la population. Selon le commandant Jami Injona, responsable de la Cellule environnement, la protection de l’environnement fait partie des volets les plus importants de ce projet. La SPAT et les partenaires japonais ont veillé à ce que tous les risques soient étudiés de près pour éviter qu’ils n’influent sur l’environnement. Une équipe spéciale est donc en place pour veiller au grain et prendre les mesures correctives nécessaires en cas de besoin. La contribution des populations vivant ou travaillant dans les zones pouvant être touchés est ainsi sollicitée. « C’est dans cette optique que des cahiers de doléances ont été mis à la disposition des habitants au niveau des communes pour que les citoyens puissent remonter régulièrement les informations au niveau des responsables. Des cahiers de doléances seront également mis en place dans d’autres communes afin d’élargir le nombre de population pouvant apporter leurs contributions », a affirmé le commandant Jami Injona.
Antsa R.