A l’horizon 2020 le Port de Toamasina sera l’un des plus grands, sinon le meilleur de l’Océan indien.
Au mois de juin dernier, le Président de la République Hery Rajaonarimampianina avait inauguré officiellement les travaux d’extension du port de Toamasina. Un premier pas de fait vers le développement du port et sa mise aux normes, devait rappeler le Chef de l’Etat qui, à cette occasion n’oubliait pas de louer les efforts réalisés par les responsables dans le processus de modernisation du grand port lequel, à terme, deviendra un Hub, un port d’éclatement et d’influence régionale. D’ailleurs, en parlant des travaux d’extension réalisés jusqu’ici, Hery Rajaonarimampianina les avait qualifiés « d’exceptionnels, d’une preuve tangible de la volonté malgache à aller de l’avant ; vers le développement du pays »
Modernisation. En tout cas, actuellement le Port de Toamasina continue de mettre le cap vers sa modernisation, en respectant les conditions de son schéma de développement. « On a pris un certain retard à cause de la crise, mais actuellement tout revient dans l’ordre », a déclaré Christian Eddy Avellin, le Directeur Général de Port à gestion Autonome de Toamasina (SPAT) dans une interview qu’il nous a accordée récemment. « Depuis le retour à l’ordre national et surtout depuis que le pays a un gouvernement issu d’un processus électoral reconnu internationalement, on travaille de nouveau avec les bailleurs de fonds », a-t-il poursuivi. Une manière de faire remarquer l’importance du rôle joué par les bailleurs de fonds dans ce processus de modernisation du port de Toamasina. Ce qui ne veut pour autant pas dire que les responsables locaux n’avancent pas. La preuve, le planning se poursuit normalement et les premiers travaux d’extension réalisés facilitent considérablement la vie de tous les usagers du port.
Fonds propres. Financés sur fonds propres de la SPAT pour un montant total de plus de 37 milliards d’ariary, ces travaux urgents d’extension ont réduit considérablement les effets néfastes de la saturation de la place portuaire. Depuis, par exemple l’aménagement du portail N°1 et du nouveau poste de contrôle, la circulation des camions beaucoup plus fluide et les transports de marchandises mieux sécurisés. En effet, ce nouveau portail comprend 3 kiosques et 6 couloirs, dont 3 à l’entrée et 3 à la sortie. Et d’après les statistiques, le trafic journalier de marchandises a augmenté avec 400 camions par jour pour les conteneurisées et 80 camions par jour pour les conventionnelles. 2,1 km de routes ont également été aménagées dans le port où les piétons peuvent circuler en toute sécurité. Côté entreposage, le terminal à conteneurs est passé de 9,70 à 15,20 ha et dispose dorénavant d’une capacité annuelle de 400 000 EVP (Equivalent Vingt Pieds) contre 200.000 auparavant. Pour les véhicules, la superficie actuelle du nouveau part à voitures, dorénavant bien clôturé est de 1,6 ha, le rendant ainsi capable de faire face à l’augmentation exponentielle de l’importation de voitures ces dernières années. D’autres travaux d’urgence, comme le nouvel entrepôt de chromite, la réfection totale des réseaux d’eau et d’électricité, le nouveau système de balisage et de signalisation maritime ont aussi été réalisés. Bref, le port de Toamasina met véritablement le cap vers sa modernisation.
Plate-forme d’éclatement. Et le meilleur est évidemment à venir puisque le défi est de faire de Toamasina un port de grande envergure régionale et internationale. « L’avenir du port de Toamasina se joue dans un enjeu de taille, car la compétition accrue entre les ports de la région encourage les armateurs et les chargeurs à choisir certains ports comme celui de Toamasina qui peut être une plate-forme d’éclatement et de convergence des marchandises », devait d’ailleurs déclarer le D.G Christian Eddy Avellin dont l’équipe s’attelle actuellement à des travaux à moyen terme pour l’horizon 2020. Des gros œuvres comme la construction d’un quai à conteneurs C4 sur une longueur de 470 m, le prolongement du brise-lame sur une longueur de 345 m, la construction d’une route de liaison entre le port et l’arrière-pays…Un chantier de très grande importance que les bailleurs de fonds accompagneront sans hésiter. « Les négociations avec les bailleurs de fonds sont bonnes », dixit le D.G de la SPAT qui n’a pas manqué d’avancer qu’il a de l’espoir quant à la possibilité de respecter le deadline 2020 du plan de développement à moyen terme du Port de Toamasina. Un optimisme qu’il partage avec les plus hautes instances de l’Etat dont le Président de la République qui considère le Port de Toamasina comme un des piliers du développement économique.
R.Edmond
